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Libération - la semaine



Jean-Yves Mirski, délégué général du Syndicat de l'édition vidéo:
«Il y avait un vide juridique»

Par DIDIER PÉRON

Le lundi 18 décembre 2000

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DVD: la zone interdite

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C'est l'heure de dézoner

Un accord entre les éditeurs et les industriels impose la commercialisation de lecteurs verrouillés sur une seule zone géographique. Pour lire les dvd correspondant à d'autres zones, un bidouillage s'impose: le «dézonage». La FNAC par exemple le réalise gratuitement sur les lecteurs qu'elle vend, en toute légalité car les distributeurs ne sont soumis à aucune réglementation. La garantie de deux ans est maintenue par le distributeur.

Les détenteurs de lecteurs bridés peuvent réaliser la manipulation eux-mêmes sur certains modèles, ou avoir recours à des magasins spécialisés. Coût du bricolage: entre 800 et 1000 francs.

Dézoner selon la marque. Les Samsung (modèles DVD807 et 907) sont dézonés à partir de la télécommande, une fois inséré un disque de la zone à décrypter. Pour Philips (modèles 710, 730 et 930), il faut entrer une série de codes.

Dézoner à l'aide de puces. Disponibles dans le commerce, elles permettent le dézonage immédiat. Certaines permettent aussi de copier des DVD zone 1 sur des cassettes videos Pal.

Dézoner en ligne. Plusieurs sites proposent leurs conseils pour effectuer le dézonage en fonction du modèle, ou pour acheter des puces: www.BoosterCorp.com (en français), www.dvdalliance.com, www.dvddezone.net, ou

www.cinedvd.net

BRUNO MASI

 

Le puissant syndicat de l'édition vidéo (Sev) regroupe tous les éditeurs de vidéos français, parmi lesquels Warner Home Video, Universal Pictures, TF1 Vidéo, Sony, Film Office, Arte, Canal +... Il a joué un rôle crucial dans les discussions entre professionnels pour la réduction à six mois du délai de mise sur le marché des films sur support VHS et DVD. Il a aussi œuvré au verrouillage légal des importations de DVD de la zone 1 (Etats-Unis/Canada), désormais complétement interdit. Jean-Yves Mirski, le délégué général du SEV, s'en explique.

Pourquoi le SEV a-t-il tant bataillé pour obtenir la réduction du délai d'édition vidéo et DVD à six mois?

Le dernier décret datait de 1983. On s'est rendu compte qu'on pouvait en demander l'abrogation si les conditions qui prévalaient au moment de sa signature avaient été modifiées. Or depuis 1983, je vous laisse juger des bouleversents du paysage audiovisuel français: satellites, multiplexes, expansion de Canal +, etc. Légalement, on avait des arguments et qui plus est, il devenait nécessaire de s'aligner sur les autres pays européens qui fonctionnent sur un délais de six mois. La différence, c'est que nous sommes dans un système réglementaire et non contractuel, c'est pourquoi chez nous la chronologie des médias concernant la vidéo est fixée par la loi et qu'un décret est paru au Journal officiel pour entériner la réduction. Les films pourront donc sortir à partir de six mois.

Les exploitants ont lutté jusqu'au bout pour que ce délai ne soit pas réduit...

Jusqu'à présent, les films qui avaient dépassé 1,3 million d'entrées en salles n'obtenait pas de dérogation pour sortir avant les neufs mois réglementaires. Les consommateurs français devaient donc attendre longtemps pour acheter leurs films favoris. On sait qu'aujourd'hui l'exploitation des films en salle se raccourcit, le phénomène s'amplifiant avec le développement des multiplexes, au bout de trois ou quatre mois les films ont fait 95 % de leurs entrées. Vouloir mettre en concurrence vidéo et salle est donc faux. Les études montrent au contraire que plus on va au cinéma, et plus on achète cassettes et DVD.

Ce décret est assorti d'un alinéa interdisant, à partir du 1er janvier 2001, la vente de tous les DVD de zone 1, y compris les films en VO non sous-titrée. Pourquoi?

Il y avait un vide juridique concernant l'importation de DVD de la zone 1, sans version française ou non sous-titrés (les autres étant de toute façon illicite), DVD normalement réservés aux seuls territoires des Etats-Unis et du Canada mais que l'on pouvait trouver en France parfois même avant que le film en question soit sorti dans nos salles. Désormais toute importation de DVD ou de cassette en provenance de la zone 1 et concernant des films ayant obtenu un visa d'exploitation en France sont interdits à la vente, doublés ou non, sous-titrés ou non. C'est la nouveauté de l'argumentation. Les pratiques qui prévalaient jusqu'à présent sur les DVD zone 1 non sous-titrés ne sont plus de mise.

Pensez-vous que le décret sera appliqué à la lettre?

Les points de vente feront en fonction de ce qu'ils veulent, mais d'après les premières informations qui remontent, ils ont l'intention d'être légalistes.

Le Japon est dans la même zone que la France, peut-on acheter par exemple un manga non sous-titré?

Oui, s'il est inédit dans les salles françaises, qu'il n'est pas destiné à sortir en salles et n'a pas de visa d'exploitation, donc pas de délai à respecter. En revanche, Akira sorti il y a quelques années dans nos salles, ne peut être acheté en DVD import japonais, il faut attendre qu'une version française soit éditée.

Est-ce du protectionnisme économique pour consolider l'exception française?

On représente à la fois des filiales françaises de sociétés américaines et des sociétés françaises de production. Je me situe dans un schéma où les éditeurs français ne pouvaient mener leur activité correctement et n'étaient pas armés pour lutter contre des importations en contradiction avec les achats de droits tels qu'ils se font normalement. Une compagnie pouvait acquérir des films du catalogue américain et découvrir dans les bacs des DVD importés de ces mêmes films avant même qu'ils aient, eux, le droit de les exploiter. Ce n'est pas logique. Il ne faut pas oublier qu'on est dans un secteur de propriété artistique avec des œuvres sur lesquelles il y a des droits attachés, avec des cessions dans différents territoires et des fenêtres d'exploitation réglementées. Il me parait légitime que ces droits puissent être exercés de façon normale, ce qui n'était pas le cas jusqu'à maintenant.


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