Appliquer le
copyleft à de l'Information de type non logiciel
par Michael Stutz
Primo,
qu'est-ce que le Copyleft ?
On peut lire la définition de «copyleft» dans le
lexique du hacker, le Cyberlexique :
COPYLEFT: /kop'ee-left/ [jeu de mots à
partir de 'copyright'] n. 1. La notice de copyright ('General
Public License') adoptée par GNU EMACS et d'autres logiciels
de la Free Software Foundation, garantissant les droits de réutilisation
et de reproduction pour tout le monde (mais voir également General
Public Virus). 2. Par extension, toute notice de copyright destinée
à atteindre des buts similaires.
Le über-hacker Richard Stallman inventa
l'idée du copyleft en 1983, quand il démarra le Projet
GNU. Pour résumer, son but était «de développer
un système d'exploitation du style Unix libre». Comme partie
intégrante de son objectif, il conçut et écrivit
la GNU General Public License (Licence Publique Générale),
une construction légale qui inclut une notice de copyright en
lui ajoutant (ou, techniquement, en lui retirant certaines restrictions),
ces conditions prévoient également la liberté de
réutilisation, de modification et de reproduction d'un travail
ou de ses dérivés pour rester accessible à tous.
Le copyright normal affirme la propriété
et l'identification de l'auteur, aussi bien qu'il interdit l'utilisation
du nom de l'auteur comme auteur d'une version déformée
du travail; il interdit également la déformation intentionnelle
du travail par d'autres et interdit la destruction du travail. Mais
il exerce également d'autres restrictions - telle que la restriction
de reproduction ou de modification d'un travail.
Le Copyleft contient la déclaration normale
du copyright, affirmant la propriété et l'identification
de l'auteur. Cependant, il donne certains des autres droits implicites
dans le copyright normal: il stipule que vous n'êtes pas seulement
libre de redistribuer ce travail, mais que vous êtes libre également
de le modifier. Cependant, vous ne pouvez revendiquer avoir écrit
le travail original, ni non plus revendiquer que ces changements ont
été faits par quelqu'un d'autre. Finalement, tous les
travaux dérivés doivent être également placés
selon ces termes.
Pourquoi
le Copyleft est important, ou même nécessaire?
Certaines restrictions du copyright - telles que la
distribution et la modification - ne sont pas très pratique pour
la «Cybérie», la communauté démocratique,
apolitique et libre que constitue le monde numérique fonctionnant
en réseau.
Avec les ordinateurs, des copies parfaites d'un travail
numérique peuvent être aisément faites - et même
modifiées, ou distribuées - par d'autres, sans perte du
travail original. De même les individus interagissent en «Cybérie»,
en partageant l'information - puis en réagissant et en en rajoutant
- ce n'est pas seulement naturel, mais c'est la seule façon d'assurer
l'épanouissement des individus dans une communauté. Par
essence, l'idée du copyleft est fondamentale à la propagation
naturelle de l'information numérique dans une société
humaine. C'est pourquoi la notion classique de copyright n'a pas de
sens dans le contexte de la Cybérie.
La simple publication dans le «domaine public»
ne marchera pas, parce que certains essayeront d'abuser de la situation
à leur profit en privant les autres de la liberté. Tant
que nous vivons dans un monde avec un sytème légal où
les abstractions légales telles que le copyright sont nécessaires,
en tant qu'artistes ou scientifiques responsables nous aurons besoin
des abstractions légales, en bonne et due forme, du copyleft
qui assurent nos libertés et les libertés des autres.
Stallman a beaucoup écrit sur ce sujet, et on
peut trouver les détails dans les excellents textes publiés
par la Free Software Foundation.
Donc,
pourquoi la GNU GPL de la FSF n'est-elle pas suffisamment appropriée
?
Elle est suffisament appropriée ! La GNU GPL
n'est pas seulement un document d'une valeur littéraire et historique
significative, mais elle est largement utilisée aujourd'hui pour
d'innombrables logiciels - ceux faisant partie du projet GNU et bien
d'autres. La GNU GPL a été conçue dans le but spécifique
de partager le logiciel entre les programmeurs. Cependant, en regardant
de près la GPL, il apparaît que la même licence peut
être aisément appliquée à de l'information
non logicielle.
Alternativement, un document peut être «copylefté»
sous des termes différents, ou des termes plus simple; que la
GNU GPL soit ou non le moyen spécifique d'atteindre le but n'est
pas la question, bien que la GNU GPL fournisse certainement la plus
explicite (et canonique) définition du copyleft.
Ok,
alors comment «copylefter» mon travail non logiciel ?
C'est simple. Tandis qu'une situation particulière
peut requérir ou inspirer sa propre licence spécifique,
peut-être similaire à la GNU GPL, tout ce qu'une notice
de copyleft doit réellement faire c'est de satisfaire les points
définis dans : «Primo, qu'est-ce que le Copyleft ?».
Utiliser la GNU GPL pour «copylefter» votre travail est
facile.
La GNU GPL déclare qu'elle «s'applique
à tout programme ou toute oeuvre contenant une notice placée
par le possesseur du copyright, précisant qu'il peut être
distribué, selon les termes de cette "Licence Publique Générale"».
Ainsi ce «Programme» n'est pas nécessairement un
logiciel - n'importe quel travail de n'importe quelle nature, qui peut
être copyrighté, peut être copylefté avec
la GNU GPL.
La GNU GPL fait référence au «code
source» d'un travail; ce «code source» signifiera
différentes choses pour différents types d'informations,
mais la définition du «code source» - fournie par
la GNU GPL - reste vraie dans tous les cas : «Le code source d'un
travail désigne la forme de ce travail sous laquelle les modifications
sont les plus aisées.»
Les notices liées au travail ne peuvent pas
toujours être attachées «au début de chaque
fichier source», comme le recommande la GNU GPL. Dans ce cas,
le répertoire contenant les fichiers devra contenir une notice,
ainsi que n'importe quelle documentation jointe.
Finalement, pour des travaux de type non logiciel la
ligne de «copyright» incluse au début du «code
source» du travail est légèrement modifiée
:
<une ligne pour indiquer le nom du
travail et donner une idée de ce qu'il est censé
faire.>
Copyright © 20- - <nom de l'auteur>
Cette information est libre, vous pouvez
la redistribuer et/ou la modifier selon les termes de la Licence
Publique Générale GNU telle qu'elle est publiée
par la Free Software Foundation ; soit la version 2 de cette
licence, ou (à votre choix) toute autre version ultérieure.
Ce travail est distribué dans l'espoir
qu'il sera utile, mais SANS GARANTIE, y compris les garanties
implicites de commercialisation ou d'adaptation dans un but
spécifique. Voir la Licence Publique Générale
pour plus de détails.
Vous devez avoir reçu une copie
de la Licence Publique Générale GNU avec ce
travail ; si ce n'est pas le cas, écrivez à
la Free Software Foundation, Inc., 675 Mass Ave, Cambridge,
MA 02139, USA.
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Où
dois-je aller maintenant ?
Voici des sources d'informations supplémentaires
sur le copyleft appliqué notamment à de l'information
de type non-logiciel :
- Le Site du Projet GNU est la source canonique pour
le copyleft et le logiciel librement redistribuable.
- Ram Samudrala a écrit la Philosophie de la
musique libre [publié dans ce volume] et crée de la musique
«copyleftée» comme le groupe Twisted Helices.
- Certains de mes propres travaux non logiciels «copyleftés»
incluent des textes (littérature, revues/comptes-rendus, et technique)
et de la musique.