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Collective JukeBox, une simple présentation.


http://jukebox.thing.net/
http://homestudio.thing.net/
Collective JukeBox



Collective JukeBox est un projet audio libre, qui a débuté en 1996. Depuis le début, le projet a pris différentes formes - une compilation audio à un groupe d'intervention, jusqu'à depuis 1998 un projet de juke-box en réseau -, avec la même idée de construire un dispositif coopératif en réseau.
Le project est continuellement évolutif avec plusieurs interfaces de travail et publiques successives, et son système de développement est très proche d'un système "collecticiel". Depuis 2001, le project est en train de développer une nouvelle interface et un systéme réticulaire, en utilisant internet comme un "large" studio (ou homestudio), qui ouvrira trés prochainement.

Collective JukeBox a commencé sur le support internet en construisant des réseaux de contacts directs entre les artistes (et les non-artistes), afin de construire un espace d'échange et de conversation, et très vite, le projet a demandé l'élaboration d'interfaces d'échange et de diffusion publique. Ces interfaces sont d'abord apparues dans le "monde réel" avec des actions précises et une interface de consultation: un juke-box à lecture de CDs audio, qui représente en quelque sorte aujourd'hui le "sound-system" du projet, avant la finalisation de "l'internet-system".

Collective JukeBox a ouvert un nouvel espace résistant pour les pratiques audio-numériques émergentes. Le projet est libre et gratuit et tous les contributeurs peuvent participer au project, sans instance de sélection. Seul l'engagement de ces contributeurs peut permettre d'activer le projet, en envoyant des contributions audio, sans limitation et en évaluant simplement les interfaces proposées. Le projet fonctionne comme un forum, et les participants peuvent faire évoluer et rendre le projet plus adéquat à des modalités d'action. Jusqu'à aujourd'hui, la banque de données audio (441 auteurs avec 1126 contributions audio, à l'heure de la version 3.1), est seulement accessible par la machine juke-box, - dans différents lieux où elle est présentée -, donc potentiellement un peu partout dans le monde entier. Mais pour favoriser le développement alternatif du projet global, l'internet-system, représenté par la notion de "co-op system server" (serveur dispositif coopératif), permettra un accès non-stop au projet, autant pour les contributeurs que pour le public auditeur.

La banque de données audio n'est pas une archive, mais un espace-ressources continuellement évolutif et mis à jour au fur et à mesure. Ainsi chaque participant peut utiliser librement le système et mettre à jour ses contributions audio (ajouter, retirer, changer, modifier ou bien encore quitter le projet).


Projet coopératif international.
La révolution numérique «change le monde», elle «change même la logique de la représentation» et crée de nouveaux espaces communautaires. Le projet Collective JukeBox, à l’heure de l’hégémonie bouleversée de l’industrie musicale, a ouvert un espace partagé, temporaire, résistant, soutenu par la seule participation des artistes et développé activement par l'entremise du réseau internet.
Tous les observateurs parlent aujourd’hui de véritables mutations des pratiques artistiques et d’émergences de nouvelles investigations autant dans les domaines des arts plastiques que dans les musiques actuelles. Dans ces deux champs souvent différenciés, de nouvelles pratiques sonores se développent autour des techniques du son enregistré, de la numérisation, de la mise en réseau et des manipulations et diffusions multiples que permettent ces technologies. La diversité et l’implication de ces mutations défrichent aujourd’hui des terrains d’expérimentations qui remettent en question les modalités de représentation communément acceptées telles que le concert, la diffusion CD, l'installation et l’exposition.
Il est difficile de rester indifférent dans ce contexte en plein développement, à la transformation des pratiques de l’art et de la musique actuelle, dans leurs espaces de production, de transmission et de monstration, qui aujourd’hui se retrouvent la plupart du temps unifiés en temps réel. Nous pourrions rapprocher ces espaces du modèle du " bazar" (selon Eric S. Raymond) ou de "la zone autonome", dans le sens où ce modèle répond à la réalité d'évolution des systèmes adaptatifs et coopératifs. L’atelier, à l’image du homestudio, devient de plus en plus délocalisé, voire dématérialisé et offre une surface expérimentale, à la fois lo-tech et hi-tech, inégalée jusqu'à présent. Ces "home-pratiques", aléatoires, modulaires, rompent avec l’autonomie de l’œuvre, ne dépendent plus forcément de tutelles et de lieux de recherche, et s’immergent volontairement dans des domaines périphériques (l’informatique, la communication, le social, etc.); ces opérations modifient profondément leur identification.
Il ne s’agit pas d’une rupture mais bien d’une continuité en mouvement, d'une mutation profonde, qui se trouvent, dans cette période technologique, accélérée et renouvelée par les notions d'hypertexte, de navigation, de captation, de duplication, de réplication, de code, de sampling, d'ambient, de temps réel, de protocoles de connexion et de partage.
En cela, le projet Collective JukeBox pourrait faire émerger le modèle d'une nouvelle "économie", d'un dispositif économique mutualisé (associé à ces nouvelles modalités de travail artistique), qui pourrait coopérer ou coexister avec les systèmes commerciaux existants et légitimés (ici ceux de l'industrie musicale, du marché de l'art et de l'institutionnalisation artistique) sans apparaître comme étant un élément de piratage. Les artistes impliqués dans ces nouvelles attitudes trouveraient des relais plus adaptés et moins exclusifs dans des domaines périphériques adjacents aux champs plus ou moins ésotériques de l’art et de la musique. Les enjeux ne seraient plus compétitifs et exclusifs, mais bien fédérateurs et "engagés" voire militants.
S’il s’agit de plus en plus d’activités revendiquées, elles ne sont pas toujours aussi explicites et restent parfois dissimulées voire en l’état de légère effraction dans le territoire référent où elles s’immergent. L'origine et la nature de ces activités deviennent "cryptées", non-identifiées en tant que geste artistique, et parfois complètement immatérielles. Leur objet et leur objectif apparaissent comme éloignés des catégories répertoriées de l’art et de la musique et pourtant leurs modalités processuelles en sont indubitablement issues.
Ces activités reconnaissent toutes la révolution télématique et le projet Collective JukeBox leur offre un champ d'émergence.
Celui-ci a développé depuis 1996 un dispositif autonome et évolutif en ouvrant un espace collaboratif expérimental autour de ces nouvelles investigations sonores et musicales, par contributions volontaires d'auteurs. Ce dispositif contributif n’est pas un projet documentaire ou un catalogue discographique, mais propose bien un espace générateur et coopératif - les artistes réalisent à présent des contributions spécialement pour le projet ou soumettent des travaux dont la présentation est incompatible avec les modes traditionnels de monstration -. Le projet n'est soumis à aucune sélection que ce soit si ce n'est l'orientation naturelle du projet à questionner le numérique dans le domaine de l'audio et à favoriser les pratiques émergentes difficilement identifiables par ailleurs. Le forum des auteurs crée des logiques d'échanges et de discussions: le Collective JukeBox est bien un espace d'évaluation, un "lieu" critique. Le projet rompt avec les médiations et les réseaux de diffuseurs et propose une mise en accès direct en étant investi par de nombreux auteurs - aujourd'hui plus de 400 -, issus de différents domaines créatifs. Ceux-ci participent librement en envoyant au projet leurs contributions audio et musicales, et le Collective JukeBox en assure la visibilité et l'écoute. Le mode de consultation libre et l’activation sine qua non par les auditeurs permettent la mise en place d’un lieu convivial proposé au public, tel une sympathique "cafeteria" ou "audio lounge" agrémenté(e) d'un jukebox. Les interfaces publiques du projet sont mobiles et deviennent multiples, ici une machine jukebox, là une application informatique, sorte de jukebox immatériel permettant de se connecter directement sur le serveur où les auteurs déposent dynamiquement leurs contributions que les auditeurs peuvent écouter sous un mode "radio" et sous un mode "menu", tel un nouveau Napster et iTunes associés, ou bien encore prochainement sous forme de bornes d'écoutes reliées en temps réel au serveur de données dont le contenu sera "actualisé" continuellement par les auteurs. Que le Collective JukeBox provoque un tel engouement et une telle émulation des auteurs n'est pas innocent et semble indicatif de la nécessité de créer aujourd'hui de nouveaux espaces de production et de transmission, favorisés par les technologies de réseaux et favorisant les activités créatives inventives incidemment en dehors des cadres existants. Le projet ouvre non seulement un “forum” et un espace de “veille”, mais aussi un laboratoire permanent "auto-organisé", un "workspace" collecticiel.

le modérateur.

descriptif:
Jukebox contenant entre 1000 et 1500 pièces sonores et musicales
produites par des artistes et des compositeurs internationaux
153 x 103 x 66,5 cm, 250W - 220V CA, 185 kg

coproductions: Nice Fine Arts, La Station Nice, Kunstverein Bregenz Autriche, le Musée d'Art Contemporain de Lyon, la Galerie ERSEP Tourcoing, le FRAC PACA pour le développement du projet, le Studio Son AudioLab Villa Arson Nice et l'Association ICI pour la réalisation technique, le serveur The Thing NYC pour l'internet.


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Collective JukeBox
Projet collaboratif international
http://homestudio.thing.net/

1996. Collage Musiques d'Appartement, Nice Fine Arts, Nice. 29 et 30 juin 1996. [107 artistes participants].
1996. Collage Musiques de Plein Air, La Station, Nice. 6 et 7 juillet 1996. [107 artistes participants].
1996. Collage Audiothèque, La Station, Nice. Ecoute permanente sur walkmans. [107 artistes participants].
1997. Collage TV, Künst in der Stadt 1, Bregenzer Künstverein, Bregenz, Autriche. Du 25 juillet au 7 septembre 1997. 38 programmes TV de 15 minutes diffusés deux fois par jour sur la télévision VTV Vorarlberger Television. [72 artistes participants].
1998. Collage JukeBox 1.0, Künst in der Stadt 2, Bregenzer Künstverein, Bregenz, Autriche. Du 11 juillet au 30 août 1998. [175 artistes participants, 437 pièces à écouter].
1999. Collage JukeBox 2.0, Musiques en Scènes, Musée d'Art Contemporain de Lyon, Lyon. Du 11 février au 11 avril 1999. [202 artistes participants, 466 pièces à écouter].
2000. Collage JukeBox 2.1, w/ Dré Wapenaar, Galerie Ersep/Univ.Lille3, Tourcoing. Du 27 avril au 20 mai 2000. [307 artistes participants, 685 pièces à écouter].
2000. Collage JukeBox devient Collective JukeBox.
2001. Collective JukeBox 3.0, w/ LMX, FRAC PACA, Marseille. Du 20 janvier au 15 avril 2001. [407 artistes participants, 1027 pièces à écouter].
2001. Collective JukeBox 3.01, Festival Résonances, Nantes. Du 12 mai au 21 mai 2001. [407 artistes participants, 1027 pièces à écouter].
2001. Collective JukeBox 3.1, Salons de Musique, Strasbourg. Du 14 juin au 16 octobre 2001. [441 artistes participants, 1126 pièces à écouter].

Bibliographie:
1997. Catalogue Künst in der Stadt 1, Bregenzer Künsteverein, Bregenz, Autriche.
1998. Catalogue Künst in der Stadt 2, Bregenzer Künsteverein, Bregenz, Autriche.
1999. Catalogue Musiques en Scènes, Musée d'Art Contemporain de Lyon, Lyon.
2000. Revue Anamnèse-zine, Montpellier, Texte d'Olivier Gras, Mai 2000.
2000. Edition sur CDrom du texte "Collage JukeBox, une révolution télématique" et de la banque d'informations sur le projet Collage 1996/1999, CDrom gratuit, Editeur AEC, Jean-Philippe Halgand.
2001. Catalogue Salons de Musique, Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg.


En préparation:
2001. Ouverture d'une Charte Générale de Coopération pour l'ensemble du projet.
2001. Archives et discussions courantes du Forum Hub sur le serveur The Thing depuis janvier 2001.
2001. Présentations en préparation: Genoa (Italie), Paris (France), Genève (Suisse)...
2001. Construction du projet ftp JukeBox sur le serveur The Thing à NYC. http://jukebox.thing.net/


le modérateur, juillet 2001.