Décembre 2000. mis en ligne le 7 février 2001. topic : le protectionnisme technologique et les usages "Goldorak, retourne à l'école Vive la cyber-résistance !"
NOVA Magazine, janvier 2001"(...) C'était les 15, 16 et 17 décembre, à Paris. Les désormais fameuses Zelig conférences : sous cette dénomination un peu artypoétique s'est tenu, disons-le clairement, le premier rassemblement en France de "hacktivistes", ces dissidents contemporains qui utilisent le web à des fins précises et communautaires : inventer, faire vivre et protéger au jour le jour l'Internet alternatif.(...)"
"(...) Aris est l'un des créateurs de Samizdat.net, un collectif né après les grèves de 95, qui utilise le web comme une sorte d'agence de presse indépendante. Leur slogan : "Don't hate the media, become the media" ("Ne haïssez pas les médias, devenez les médias") est emprunté à Jello Biafra, ex-chanteur du groupe de hard-core américain Dead Kennedys, aujourd'hui reconverti à la politique. C'est à Smizdat.net que revient l'initiative de ces rencontres, réunion de tout ce que le web compte de dissident et de contestataires...(...)"
"(...) Un autre forme d'hacktivisme concret concerne la promotion du logiciel libre. L'April (association pour la promotion et la recherche en informatique) milite pour obtenir l'abolition de la brevetabilité sur les logiciels. Chaque utilisateur de Software devrait en effet être à même de modifier un logiciel à sa guise selon ses besoins. Pour eux, la propriété exclusive freine l'inventivité et empêche la libre concurrence dans le monde des nouvelles technologies. Les entreprises qui déposent des brevets sur les nouvelles technologies empêchent en effet d'autres entreprises créatives de se servir de ces logiciels pour les améliorer.
' Le logiciel est immatériel, c'est une oeuvre de l'esprit, au même titre qu'une idée. Accepter la brevetabilité du logiciel, c'est accepter que demain, les mathématiques soient copyrightées, et que nos enfants aient à payer un droit d'accès aux cours ou aux livres.'
Surprise : Act Up vient chercher des idées !
Dans la salle, on est surpris d'apercevoir Emmanelle Cosse, la jeune et brillante présidente d'Act Up. Quelques mots d'explications plus tard, on n'est plus du tout surpris. 'Je suis très intéressée par le combat de l'April, car je pense que nous devrions adapter leur discours à la brevetablité des médicaments contre le sida. C'est ce qui empêche les pays du Tiers-Monde de pouvoir satisfaire les besoins en matière de soins. Le gouvernement brésilien a décidé de fabriquer lui-même ses médicaments : la mortalité a chuté de moitié. Je pense que notre combat est le même, que nous dvons lutter ensemble. Act Up ne doit pas végéter dans son coin, nous devons nous unir avec Samizdat ou l'April.'
Une des leçons inattenues de ce Zelig premier cru : on peut jeter des ponts entre tous les terrains de lutte contemporains. Les hacktivistes et Act Up ne sont pas décidés à tous sacrifier à cette seule et terrible alternative : la marchandise ou la mort. Ils veulent changer le cours des choses - et nous avec eux.(...)"
La Zeligconf 2000, j'y étais !
Ca manque d'utopistes