Tribune Libre: Ténors de l'Informatique Libre | ||
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La philosophie du logiciel libre rejette une pratique spécifique, très répandue dans l'industrie du logiciel, mais elle ne s'oppose pas au monde des affaires. Quand des entreprises respectent la liberté des utilisateurs, nous leur souhaitons de réussir.
La vente de copies d'Emacs est une forme d'affaires fondées sur du logiciel libre. Quand la FSF a récupéré ce marché, j'ai dû chercher une autre solution pour gagner ma vie. Je l'ai trouvée sous la forme de vente de services associés au logiciel libre que j'avais développé. Cela consistait à enseigner des thèmes tels que la programmation de GNU Emacs et la personnalisation de GCC, et à développer du logiciel, principalement en portant GCC sur de nouvelles plates-formes.
De nos jours, chacune de ces activités lucratives fondées sur le logiciel libre est proposée par de nombreuses sociétés. Certaines distribuent des compilations de logiciel libre sur CD-ROM ; d'autres vendent de l'assistance technique en répondant à des questions d'utilisateurs, en corrigeant des bogues, et en insérant de nouvelles fonctionnalités majeures. On commence même à observer des sociétés de logiciel libre fondées sur la mise sur le marché de nouveaux logiciels libres.
Prenez garde, toutefois — certaines des sociétés qui s'associent à la dénomination « open source »[1] fondent en réalité leur activité sur du logiciel propriétaire, qui interagit avec du logiciel libre. Ce ne sont pas des sociétés de logiciel libre, ce sont des sociétés de logiciel propriétaire dont les produits détournent les utilisateurs de leur liberté. Elles appellent cela de la « valeur ajoutée », ce qui reflète quelles valeurs elles souhaitent nous voir adopter : préférer la facilité à la liberté. Si nous faisons passer la liberté au premier plan, il nous faut leur donner le nom de produits à « liberté soustraite ».
[1] | N.d.T. : littéralement, « [logiciel dont le] code source est ouvert ». C'est une périphrase lourde et inélégante en français, mais qui résout en anglais l'ambiguïté discutée plus haut, bien que l'auteur rejette cette solution, pour des raisons expliquées à la fin de cet article. Il s'agit ici de sociétés qui font peu de cas du logiciel libre et choisissent un slogan calculé pour s'attirer les faveurs du public. |
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