Tribune Libre: Ténors de l'Informatique Libre | ||
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En 1984, Richard Stallman, un chercheur au laboratoire d'intelligence artificielle du MIT (MIT AI Lab), démarra le projet GNU. Ce projet visait à faire en sorte que personne ne se trouve jamais tgenu de payer pour du logiciel. Stallman le lança parce qu'il sentait essentiellement que le savoir qui constitue un programme exécutable (ce que l'industrie informatique appelle le code source) devrait être libre. S'il ne l'était pas, raisonne-t-il, un petit mais puissant groupe personnes domineraient l'informatique.
Là où les éditeurs de logiciels commerciaux et propriétaires n'ont vu qu'une industrie gardant pour elle des secrets économiques qui doivent être jalousement protégés, Stallman a vu un savoir scientifique qui doit être partagé et distribué. Le principe de base du projet GNU et de la Free Software Foundation (l'organisation gérant le projet GNU) est que le code source accélère le progrès en matière d'informatique car l'innovation dépend de la diffusion du code source.
Stallman s'est préoccupé de la manière dont le monde réagirait au logiciel libre. La connaissance scientifique est souvent dans le domaine public ; c'est une des fonctions de la publication académique de la rendre publique. Avec le logiciel, malgré tout, il était clair que que le simple fait de laisser le code source rejoindre le domaine public aurait tenté le monde des affaires de le détourner à son profit. La réponse de Stallman à cette menace était la "GNU General Public License", connue sous le nom de GPL (voir chapitre 19).
La GPL autorise l'utilisateur à copier et distribuer à volonté le logiciel qu'elle protège, pourvu qu'il n'interdise pas à ses pairs de le faire aussi, soit en leur faisant payer pour le logiciel en tant que tel, soit en le plaçant sous une autre licence. La GPL requiert aussi que tout dérivé d'un travail placé sous sa protection soit lui aussi protégé par elle.
Lorsque Stallman et d'autres auteurs de textes publiés dans ce livre parlent du logiciel libre, ils traitent de liberté et non de gratuité. Le terme anglais rend mal cette distinction entre gratuité et liberté, et l'expression "Free as in speech, not as in beer"[1]. Ce message radical a mené beaucoup de sociétés de logiciels à rejeter de façon absolue le logiciel libre. Après tout, leur préoccupation est de gagner de l'argent, non d'ajouter à notre corpus de connaissance. Pour Stallman, ce désaccord entre l'industrie informatique et la science de l'informatique était acceptable, peut-être même désirable.
[1] | NDE : "free speech" signifie « liberté de parole » et "free beer" « bière gratuite », donc « à l'œil ». |
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