Recueil de textes sur le copyleft, le partage du savoir et l'intelligence collective. Mise à jour du 30 août 2001. Liens :
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Mais qu'est-ce qui nous pousse à réaliser Kitetoa.com

Kitetoa.com

" [...] Nous, Kitetoa, nous avons décidé de vous "donner" nos informations. Ce site est réalisé par un groupe de personnes qui estiment que, au pire, l'information peut être vendue une fois. Au mieux, elle doit être donnée. [...]

[...] Certains hackers font référence au "CoPyWrOnG" et disent que le savoir n'est pas un crime... Nous sommes très loin d'être des hackers, mais nous adhérons pleinement à ces idées...

Distribuons l'information!"

Kitetoa.com - Texte - Archive 161

La classe, le gnou et le pingouin

Hilaire Fernandes, 17 mai 2001, révision le 19 août 2001

" [...] Les Logiciels Libres et leurs modes de développement nous offrent de nouvelles méthodes de travail collaboratif. La communauté des Logiciels Libres met en avant une solidarité sociale nouvelle dans les modes de développement. Cette solidarité dans la communauté optimise les coûts de développement des logiciels et elle constitue en même temps un bénéfice social important comme nous le montrerons. De même, cette communauté désoriente et inquiète certaines entreprises du logiciel.

Dans cet exposé nous présenterons quelques aspects du phénomène des Logiciels Libres. Dans une première partie nous relaterons les différents moments forts de l'histoire des Logiciels Libres, à partir de la création du projet GNU jusqu'à la création de la dénomination Open Source. Dans la deuxième partie nous analyserons quelques outils clés qui ont permis l'essor des Logiciels Libres. Dans la troisième partie nous examinerons leurs modes sociaux de développement. [...] "


Mémoire de fin d'étude :
Les logiciels libres - un modèle économique viable ?

Jean-Claude Héritier, 2001

" [...] Les logiciels libres sont donc un modèle économique tout à fait viable, tant pour les éditeurs de logiciels que pour leurs clients. S'ils présentent de plus en plus d'avantages économiques avec leur amélioration constante et le soutien croissant d'industriels de l'informatique, ils permettent surtout de choisir une voie stratégique vers davantage d'indépendance vis-à-vis des fournisseurs traditionnels en logiciel. Mais ils ont également nombre de conséquences positives pour l'économie en général, en s'avérant paradoxalement un régulateur de l'économie de marché, parfois étouffée par le caractère monopolistique de l'industrie propriétaire. Au niveau national, leur promotion croissante sous diverses formes montre bien l'intérêt pour ce type de logiciels ouverts, de propriété collective et à la haute qualité technique. Il est également intéressant de noter à quel point la mise en réseau d'individus suivant des structures de production totalement déstructurées et décentralisées peut s'avérer le meilleur moyen de parvenir à la performance optimale dans la création d'un bien. Plus que l'intérêt économique de ces logiciels, je crois que c'est davantage leur mode de production et sa gestion des ressources humaines qui est à retenir comme modèle. [...] "

www.jcheritier.net - Texte - Archive 163 (non disponible)

GNU/Linux dans les écoles québécoises
Un choix de société

Joël Pomerleau, Vice-président aux opérations iNsu Innovations, 3 mai 2000

" [...] Il faut donc voir chaque dollar investi dans le développement d'applications à code source libre comme un investissement dans le bien commun mondial. En ce sens, les initiatives des gouvernements français et mexicain confirment la tendance. D'ici quelque temps, nous verrons d'incomparables bases de code et d'applications disponibles gratuitement. Tous les pays pourront de plus contribuer à son essor sans que personne ne soit limité dans son expansion et sa liberté d'utilisateur.

GNU/Linux, en éliminant le coût des licences et en permettant le recyclage de vieux parcs informatiques, est la solution au problème de financement du programme informatique scolaire. On parle de beaucoup, beaucoup d'argent économisé. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Un réseau de 20 postes 486 desservis par une boîte GNU/Linux PIII 350 avec 128 mg Ram coûte moins de 15 000$. Le même réseau en Mac ou PC frise les 75 000$. Multipliez cette somme par environ 3000 écoles et je crois que socialement, le choix est clair.

Philosophiquement, GNU/Linux est la seule solution compatible avec l'injection de deniers publics. Il faut que chaque dollar investi par le gouvernement soit maximisé pour le bien commun. Pensez en plus aux innombrables initiatives structurantes (développement d'applications éducatives sous licence GPL) qui pourront être mises en oeuvre dans les universités, les centres d'éducation spécialisée et dans les projets subventionnés par l'État, encore une fois, à l'échelle mondiale. [...] "

Multimedium - Texte - Archive 164 (non disponible)

L'économie du logiciel libre
Un point de vue d'utilisateur

Jean-Paul Smets-Solanes, Docteur en sciences informatiques, 29 juin 1998

" [...] Lorsque le délai de réaction de la communauté des utilisateurs actifs d'un logiciel libre coûte trop en dysfonctionnements à certains utilisateurs, ces derniers ont intérêt à modifier eux-mêmes le logiciel et à publier la modification. Ainsi, le nombre d'utilisateurs actifs croît, ce qui fait automatiquement diminuer le délai moyen de réaction jusqu'à ce que l'on atteigne un état d'équilibre: chaque utilisateur corrige la bogue qui compte le plus pour lui. Notons que, selon une étude américaine, les logiciels libres ainsi maintenus sont aujourd'hui les moins bogués du marché. [...]

[...] Les salaires des producteurs multimédias sont élevés – donc le coût des bogues aussi – et les produits commerciaux sont très fiables. Comme la production multimédia intéresse essentiellement des professionnels pressés et peu habitués à développer eux-mêmes des logiciels complexes, il est hélas peu probable que se développe une communauté d'utilisateurs actifs de logiciel libre pour la production multimédia en dehors de certaines niches.[...] [...] Or, si ni les utilisateurs ni les développeurs d'applications multimédias n'ont d'intérêt à s'orienter vers une approche « logiciel libre », il est peu probable que de telles applications voient le jour à moins qu'un autre acteur favorise l'émergence de technologies libres pour la production multimédia et pour la calibration colorimétrique. Cet acteurs pourrait être, dans le cas du multimédia, un grand laboratoire public ou l'industrie de l'électronique grand-public qui est aujourd'hui menacée par la domination sans cesse croissante d'Apple et de Microsoft sur les technologies de diffusion vidéo par Internet. [...]

[...] Nous avons montré qu'un faisceau de logiques rationnelles contribue à l'existence d'une économie du logiciel libre et justifie le choix des logiciels libres dans de nombreuses applications : bureautique, serveur d'Intranet, bases de données, applications stratégiques etc. Pourtant, de nombreux décideurs n'optent pas pour des logiciels libres alors que ceux-ci sont les plus performants et les moins coûteux. L'explication rationnelle la plus probable tient à la faiblesse des moyens des directions informatiques pour évaluer les solutions informatiques concurrentes qui ne font pas l'objet de sollicitations permanentes de la part des vendeurs. [...] Une autre explication est le coût élevé de sortie des solutions commerciales dominantes et de migration vers des solutions à base de logiciels libres ou de logiciels plus performants mais moins connus. Aussi, nous recommandons aux grandes entreprises et aux gouvernements de développer l'usage des formats et des protocoles publics pour l'échange d'information. Nous leur recommandons aussi de participer au développement des logiciels libres afin de renforcer la concurrence et la diversité dans l'industrie des nouvelles technologies de l'information."

Multimedium - Texte - Archive 165 (non disponible)

Le système d'exploitation du projet GNU et le mouvement du logiciel libre

Richard M. Stallman, 17 décembre 1998, (traduction février 1999, par Sebastien Blondeel)
Une autre traduction a été effectuée pour le livre Tribune Libre

" [...] L'utilisation du mot « hacker » dans le sens de « qui viole des systèmes de sécurité » est un amalgame instillé par les mass media. Nous autres hackers refusons de reconnaître ce sens, et continuons d'utiliser ce mot dans le sens « qui aime programmer et apprécie de le faire de manière astucieuse et intelligente. » [...]

[...] La première hypothèse est que les sociétés éditrices de logiciels disposent d'un droit naturel, inaliénable, à posséder le logiciel et asseoir ainsi leur pouvoir sur tous leurs utilisateurs. (Si c'était là un droit naturel, on ne pourrait formuler aucune objection, indépendamment du tort qu'il cause à tous.) Il est intéressant de remarquer que la constitution et la tradition juridique des États-Unis d'Amérique rejettent toutes deux cette idée ; le copyright n'est pas un droit naturel, mais un monopole artificiel, imposé par l'État, qui restreint le droit naturel qu'ont les utilisateurs de copier le logiciel. [...]

[...] Avec la fin de ma communauté, il m'était impossible de continuer comme de par le passé. J'étais au lieu de cela confronté à une profonde prise de décision.

La solution de facilité était de rejoindre le monde du logiciel propriétaire, de signer des accords de non divulgation et promettre ainsi de ne pas aider mon ami hacker. J'aurais aussi été, très probablement, amené à développer du logiciel qui aurait été publié en fonction d'exigences de non divulgation, augmentant la pression qui en inciterait d'autres à trahir également leurs semblables.

J'aurais pu gagner ma vie de cette manière, et peut-être me serais-je même amusé à écrire du code. Mais je savais qu'à la fin de ma carrière, je n'aurais à contempler que des années de construction de murs pour séparer les gens, et que j'aurais l'impression d'avoir employé ma vie à rendre le monde pire. [...]"


La définition de l'Open Source

Bruce Perens, 1998 (Traduction avril 1999, Sebastien Blondeel)
Une autre traduction a été effectuée pour le livre Tribune Libre

" [...] J'ai rencontré M. Raymond de façon fortuite à la conférence des Hackers, réunion de programmeurs créatifs et peu conventionnels qui était réservée aux invités. Nous avions traité de divers sujet par courrier électronique. Il m'a contacté en février 1997 en me présentant l'idée de l'Open Source. Il regrettait alors que les hommes d'affaires, conservateurs, ne soient effrayés par le mouvement de liberté initié par M. Stallman, qui rencontrait par contraste un écho très favorable auprès des programmeurs les plus libertaires. Il pensait que cela étouffait le développement de Linux dans le monde des affaires tout en encourageant sa croissance dans le milieu de la recherche. Il a rencontré les hommes d'affaires de l'industrie balbutiante qui se formait autour de Linux, et ils ont conçu ensemble un programme pour faire la campagne du concept de logiciel libre auprès de ceux qui portent des cravates.[...] "


Idéologies des nouvelles technologies
Le piège des brevets informatiques

Philippe Rivière, Le Monde Diplomatique, mars 1999

" DANS le train de mesures destinées à rationaliser un système de brevets éclaté entre les différents pays de l'Union européenne figure un point particulièrement étonnant : les programmes informatiques, interdits de brevets depuis une directive européenne de 1991, rejoindraient la cohorte des « inventions présentant une contribution technique », protégeables par brevets. Suivant l'exemple des Etats-Unis et du Japon, l'Europe laissera donc une société se réserver l'exclusivité de l'exploitation d'une invention majeure telle que la « feuille de style dans un document électronique », dont la contribution technique réside dans le fait que, « contrairement aux autres systèmes, on peut définir le style d'une partie du document avant d'y avoir entré le texte ». [...] "


GNU GPL comme incarnation du rêve américain - n'en déplaise...

Bradley M. Kuhn, 2001

" [...] Autre découverte : les plus fortunés se réservaient le droit de négocier différents brevets ou licences. Pourvu qu'ils en aient les moyens, ils pouvaient obtenir la permission d'étudier le code source. En général, la simple consultation de ce code pouvait coûter rien moins que des centaines de milliers de dollars. Jeune et relativement pauvre, les portes se refermaient sur moi. [...]

[...] Surprise, il va de soi, lorsque, la semaine dernière, j'entendis le vice président de Microsoft condamner la GNU GPL comme étant en totale contradiction avec les fondements de notre Amérique. La GNU GPL est spécifiquement destinée à assurer à tous les innovateurs, programmeurs et utilisateurs de logiciels, un accès égal aux technologies. [...]"


Les chefs du logiciel libre font front commun

Richard Stallman, Eric Raymond, Linus Torvalds, Miguel de Icaza, Larry Wall, Guido van Rossum, Tim O'Reilly, Bob Young, Larry Augustin, 2001

" [...] Voici une nouvelle victoire pour les mouvements de Logiciel Libre "Open Source" et "Free Software" : nous sommes devenus si menaçant pour Microsoft que leurs hauts dirigeants annoncent ouvertement leur craintes et peurs. Objectivement nous ne menaçons Microsoft qu'en mettant en péril leurs pratiques de monopole. Nous invitons Microsoft à participer comme "partenaire égal" - c-à-d collaborateur, un rôle que plusieurs occupent déjà, en allant de simples individus, aux plus grandes multinationales telles IBM et HP. L'égalité, toutefois, n'est pas ce que recherche Microsoft.[...]

[...] La qualité "partageons tous ensemble" de la licence GNU GPL fait peur à Microsoft puisqu'elle démolit leur tactique de "Embrace and Extend" (embrasser et étendre). Microsoft tente de maintenir le contrôle du marché en saisissant le résultat de projets et de standards ouverts, puis d'y ajouter des caractéristiques "Microsoft-only" en source fermé ("closed-source"). En guise d'exemple, Microsoft ajoutera une nouvelle caractéristique "Microsoft-only" à un logiciel serveur. Le résultat est que l'on doit utiliser un client (Microsoft bien sûr) compatible avec cette caractéristique "Microsoft-only", forçant ainsi les utilisateurs à faire une mise à jour, puisque les autres clients (non-Microsoft) sonts devenus incompatibles. Microsoft se sert de cette tactique d'"expressement-incompatible" pour se frayer un chemin à travers le marché. Mais si Microsoft tentait d'embrasser-et-d'étendre un logiciel sous licence GNU GPL, elle serait dans l'obligation de remettre le code source des modifications/améliorations au grand public et à ses compétiteurs. Ainsi la licence GNU GPL menace les méthodes utilisées par Microsoft pour maintenir son monopole. [...]"


Speech pour CODE
[International Conference on Collaboration and Ownership in the Digital Economy]

Antoine Moreau, avril 2001

" [...] C'est la pratique de l'internet et l'observation de la communauté des informaticiens qui font et utilisent les logiciels libres qui est à l'origine du mouvement artistique Copyleft Attitude. Lorsque j'ai pris connaissance de la notion de copyleft, je me suis apperçu qu'il pouvait s'appliquer aussi à la création artistique. Autoriser la copie, la diffusion et la transformation des objets: cela correspondait à de nombreuses recherches réalisées en art contemporain depuis à peu près 20 ans. Mais jamais cela n'avait été formulé de façon aussi réelle et pertinante par les artistes comme on pu le faire les informaticiens avec le projet GNU. [...]

[...] C'est très simple: la Licence Art Libre est une licence destinée aux artistes et qui autorise la copie, la diffusion et la transformation des oeuvres. Elle empêche la mainmise propriétaire définitive. C'est à dire qu'elle oblige à laisser l'oeuvre ouverte. Elle s'adresse à tous types d'oeuvres: numériques ou non, musicales, plastiques, textuelles, etc. C' est un outil. Il permet à la création de passer à travers les créateurs sans qu'on puisse l'arrêter. Faire en sorte que cette création nourisse d'autres créateurs. Comme le disait André Malraux: "L'art se nourrit de l'art". L'art n'est pas seulement un objet fini, c'est aussi une matière première pour réaliser d'autres créations. [...]

[...] En France, nous avons le droit d'auteur qui est un peu différent du copyright, mais de plus en plus, le droit d'auteur français devient un copyright au bénéfice des producteurs et des intermédiaires. Les créateurs et le public sont oubliés. La notion de service public, de bien public est écrasée par les impératifs marchands. La création devient elle même une pure marchandise entre les mains d'"ingénieurs culturels" [...] qui travaillent pour une culture dominée par la puissance de l'argent. [...]

[...] La création nous traverse, elle nous transporte. Elle nous transforme aussi et nous découvrons qu'elle est un développement infini de nous même et du monde. Stopper la création pour les besoins d'une économie seulement préoccupée par la question financière, c'est véritablement s'appauvrir. Après avoir été séduit par l'or pour l'art, devons nous abandonner l'art pour l'or? Non, nous créons avec la Licence Art Libre les conditions pour que l'art et l'économie fonctionne en intelligence. Qu'il y ait rapport entre l'économie propre à l'art et un art possible de l'économie. [...]"


Copyleft Attitude
le compte-rendu du 21, 22 et 23/01/00 à Acces local

Version 1.1 par Antoine Moreau + Roberto Martinez (28/01/00)

" [...] Eve Nyle, de l'association "PAM", posa la question qui brûlait les lèvres de tout le monde : "c'est bien joli tout ça, mais comment on fait maintenant pour manger?" Que devient la beauté de la liberté face à la réalité économique et sociale des créateurs (artistes & informaticiens)? La réponse a été donné grace à un exemple par Benoit Picaud [...] de Parinux : le produit étant libre, il est donné à une entreprise, mais, pour la configuration du logiciel aux besoins de cette entreprise, il faut payer. Ce n'est pas l'objet qui est source de revenus, mais le service "périphérique" qui s'y attache. Le dérivé du produit. [...]

[...] Mélanie Clément-Fontaine, juriste et auteur de la première étude juridique sur la GPL, nous précisa, les termes de la General Public License. Elle est tout à fait adaptée à notre société de l'information car elle autorise et encourage le partage du savoir, tout en protégeant cette liberté contre l'emprise propriétaire et purement marchande. L'idée du copyleft n'est pas l'abandon du droit d'auteur, au contraire, c'est le faire valoir, avec cette possibilité de partager le fruit de son travail dans des conditions qui garantissent la libre circulation. [...]

[...] Nous commençons avec Eric Watier, universitaire et créateur de la revue "Domaine Public". Au tour maintenant, des informaticiens, à avoir des informations sur les pratiques artistiques qui peuvent se réclamer d'une attitude proche de l'esprit du copyleft. Eric Watier nous lit un recensement de gestes artistiques qui, depuis 1953, ont pratiqué le don, la gratuité et la perte. [...]

[...] Charlie Nestel, professeur à Paris 8 et créateur de Babelweb, fait une apparition brève mais remarquée pour rappeler aux artistes l'histoire de la contestation du copyright par l'Internationale Situationniste et dire combien la GPL et le copyleft est une idée géniale, qui à la fois remet en cause le simple copyright, mais en plus, a l'intelligence, dans le cadre de la loi, de protéger les auteurs contre l'emprise des propriétaires-prédateurs, de la privation d'acces au savoir et de sa circulation. Le rapport entre les logiciels libres et l'art est évident. Mais cela demande une exigence ethique qui ne supporterait pas l'à peu près. C'est radicalement une autre économie, c'est une rupture avec sa logique actuelle. [...] "


Directive 2001/29/CE du parlement européen et du conseil, du 22 mai 2001, sur l'harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la société de l'information

" [...] Article 6 : Obligations relatives aux mesures techniques

1 - Les Etats membres prévoient une protection juridique appropriée contre le contournement de toute mesure technique efficace, que la personne effectue en sachant, ou en ayant des raisons valables de penser, qu'elle poursuit cet objectif.

2 - Les Etats membres prévoient une protection juridique appropriée contre la fabrication, l'importation, la distribution, la vente, la location, la publicité en vue de la vente ou de la location, ou la possession à des fins commerciales de dispositifs, produits ou composants ou la prestation de services qui:

a) font l'objet d'une promotion, d'une publicité ou d'une commercialisation, dans le but de contourner la protection, ou
b) n'ont qu'un but commercial limité ou une utilisation limitée autre que de contourner la protection, ou
c) sont principalement conçus, produits, adaptés ou réalisés dans le but de permettre ou de faciliter le contournement de la protection de toute mesure technique efficace.

3- Aux fins de la présente directive, on entend par "mesures techniques", toute technologie, dispositif ou composant qui, dans le cadre normal de son fonctionnement, est destiné à empêcher ou à limiter, en ce qui concerne les oeuvres ou autres objets protégés, les actes non autorisés par le titulaire d'un droit d'auteur ou d'un droit voisin du droit d'auteur prévu par la loi, ou du droit sui generis prévu au chapitre III de la directive 96/9/CE. Les mesures techniques sont réputées efficaces lorsque l'utilisation d'une oeuvre protégée, ou celle d'un autre objet protégé, est contrôlée par les titulaires du droit grâce à l'application d'un code d'accès ou d'un procédé de protection, tel que le cryptage, le brouillage ou toute autre transformation de l'oeuvre ou de l'objet protégé ou d'un mécanisme de contrôle de copie qui atteint cet objectif de protection. [...] "


Entretien avec Michel Valensi des Editions de l’Eclat

par Olivier Blondeau, powow.net, Février 2001

" [...] Le Lyber c'est la coexistence d'un même contenu sur deux supports. Un support papier, traditionnel, un LIVRE, vendu dans des librairies ET un support numérique que toute personne peut consulter, télécharger, imprimer à sa guise sur le site des éditions (gratuitement et intégralement). [...]

Le Lyber est-il alors seulement un produit d'appel, un coup visant à inciter le lecteur à acheter le livre ?
Le Lyber c'est la possibilité laissée au lecteur de juger sur pièces. C'est un acte de confiance. C'est la restitution, ENFIN, de ce moment de gratuité et de don qui est propre à tout acte créatif. Que cette confiance se concrétise par l'achat d'un livre, oui, c'est mon objectif... Mais je n'avance pas masqué. C'est dit très explicitement sur le site et dans la licence...

N'avez-vous pas peur que votre travail soit pillé par des éditeurs peu scrupuleux ?
Il n'est pas question que des éditeurs aient le droit de télécharger des lybers et les commercialisent sous leur label, si c'est ce que vous laissez entendre. Je suis peut-être fou, mais pas forcément complétement crétin. Un auteur me confie un livre, j'en assume l'édition. Je vends son livre et permet à des lecteurs potentiels de le consulter à leur guise avant de l'acheter. Point. Il n'est pas question d'anticopyright, mais d'une licence qui est en cours d'élaboration sur le principe des licences GPL et autres, mais dont la spécificité c'est le double support... "


Associations en réseaux : du mythe au laboratoire

Valérie Peugeot, déléguée internationale de Vecam (réflexion et action pour l´internet citoyen), février 2001

" [...] Tout se passe comme si politologues, sociologues des organisations et militants voyaient dans la combinatoire "associations en réseaux" s´ouvrir toutes les impasses auxquelles ils se sont heurtés dans les modes d´organisation politique traditionnels. Voici l´association en réseau, chargée de toutes les frustrations et attentes héritées des institutions, mouvements syndicaux, partis politiques, associations traditionnelles et autres corps intermédiaires. [...]

[...] Troisième constat : le réseau facilite la mobilisation d´énergies bénévoles nouvelles. En rendant possible la participation à distance, il permet à ceux qui, par manque de temps ou de goût, ne se retrouvaient pas dans les réunions associatives traditionnelles, de réagir à un texte en élaboration, de traduire un article, d´apporter des éléments d´information ou des contacts... [...]"


Collective JukeBox, une simple présentation

Modérateur du projet, juillet 2001

" [...] Collective JukeBox est un projet audio libre, qui a débuté en 1996. Depuis le début, le projet a pris différentes formes - une compilation audio à un groupe d'intervention, jusqu'à depuis 1998 un projet de juke-box en réseau -, avec la même idée de construire un dispositif coopératif en réseau. Le project est continuellement évolutif avec plusieurs interfaces de travail et publiques successives, et son système de développement est très proche d'un système "collecticiel". Depuis 2001, le project est en train de développer une nouvelle interface et un systéme réticulaire, en utilisant internet comme un "large" studio (ou homestudio), qui ouvrira trés prochainement. [...]

[...] La banque de données audio n'est pas une archive, mais un espace-ressources continuellement évolutif et mis à jour au fur et à mesure. Ainsi chaque participant peut utiliser librement le système et mettre à jour ses contributions audio (ajouter, retirer, changer, modifier ou bien encore quitter le projet). [...]

[...] En cela, le projet Collective JukeBox pourrait faire émerger le modèle d'une nouvelle "économie", d'un dispositif économique mutualisé (associé à ces nouvelles modalités de travail artistique), qui pourrait coopérer ou coexister avec les systèmes commerciaux existants et légitimés (ici ceux de l'industrie musicale, du marché de l'art et de l'institutionnalisation artistique) sans apparaître comme étant un élément de piratage. [...] "

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Attention, ces citations sont destinées à illustrer les thématiques de ce site, et donc parfois peu représentatives de la pensée des auteurs.