Recueil de textes sur le copyleft, le partage du savoir et l'intelligence collective. Mise à jour du 30 août 2001. Liens :
Freescape (list) - Samizdat - Copyleft attitude - Linuxfr - Gnu - B.Lang - FSF Fr - Aful - April - Portalux - Tootella - LibreActu01
FMA - Jukebox - musique libre - Aperio - Avataria - Abu - Textz - Gutemberg - Eurolinux - Copyleft.net - jeux libres - OpenCola
uZine - Autre Portail - ActUp - ConfPaysanne - Homestudio - L'éclat - GenericsNow - infOGM - Attac - DL - PLS - Monde Diplo
Transversales - Vacarme - Terminal - indymedia - Ecorev - Zin - Libé Multimedia - Le Monde Interactif - Internet Actu - Transfert

Pages : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - 11 - 12 - Tous les titres - Liens - Zip - Projet

La liberté de l'hypermédia

Richard Barbrook, 1996

" [...] Comme autrefois à la radio - et plus tard à la télévision -, le désir d'attirer un public de masse peut s'avérer une méthode bien plus efficace de contrer le radicalisme politique et l'expérimentation culturelle que toutes les censures glissées dans les derniers paragraphes à la noix d'une loi sur les télécommunications.[...] La liberté d'expression sur le Net n'est pas seulement menacée par l'État, mais également par le marché. Comme l'a montré l'histoire de la radio aux États-Unis, ces deux formes de censure ont souvent été imposées conjointement. Les politiciens et les grandes entreprises ont un intérêt commun à faire en sorte que l'«Amérique moyenne ne soit troublée par aucune idée radicale, qu'elle soit de type politique ou culturel, susceptible d'être propagée par les nouvelles formes de communication de masse.[...]

[...] En outre, une campagne pour les droits du cyberespace doit reconnaître les contradictions économiques que comporte la liberté de l'hypermédia. Dans la mesure où ils reposent sur la contribution bénévole des amateurs, les projets collectifs dans l'hypermédia peuvent fort bien exister au sein d'une économie du don high tech. Mais si les artisans numériques doivent être rémunérés pour leur travail, une certaine forme d'économie marchande devra être créée sur le Net, et la libre circulation des marchandises l'emportera, d'une façon ou d'une autre, sur la libre circulation des idées. [...] "

Libres enfants du savoir numérique - Texte - Archive 49

Vendre du vin sans bouteilles :
l'économie de l'esprit sur le réseau global

John Perry Barlow, ?

" [...] L'énigme est la suivante: si ce qui nous appartient peut être reproduit à l'infini et instantanément diffusé sur toute la planète sans le moindre coût, sans que nous en soyons informés et, qui plus est, sans que cela cesse d'être en notre possession, comment pouvons-nous le protéger? Comment allons-nous être rémunérés pour les oeuvres issues de notre esprit? Et, si nous ne pouvons l'être, qu'est-ce qui assurera la poursuite de la création et de la diffusion de ce type d'oeuvres? [...]

[...] À l'avenir, la réduction de nos libertés ne sera peut-être pas principalement le fait du gouvernement, mais des départements juridiques des grandes entreprises, qui feront leur possible pour protéger par la force ce qui ne peut déjà plus être protégé par les conditions objectives ou par le consensus social. [...] Dans certains secteurs, cela donne lieu à des droits de propriété dont la qualification est si ambiguë qu'on en arrive de nouveau à une situation où la propriété appartient à ceux qui peuvent mobiliser les armées les plus puissantes. La seule différence est que, cette fois, il s'agit d'armées de juristes.[...]"

Libres enfants du savoir numérique - Texte - Archive 50

Intérêt général et propriété intellectuelle

Philippe Quéau, 1999

" [...] Plus les problèmes sont complexes et globaux, plus ils sont difficiles à traiter et à assimiler par le public, qui a tendance à ne pas réagir à temps aux enjeux qui pourtant le touchent de près. Les groupes de pression sectoriels ont en revanche une très claire notion de leurs intérêts et de la manière de les soutenir. Ils ont surtout d'énormes moyens de pression pour faire avancer leurs idées, quand leurs contradicteurs sont souvent structurellement beaucoup plus défavorisés pour faire entendre leur point de vue, alors que paradoxalement ils représentent l'intérêt du plus grand nombre. [...]

[...] Comment le droit évolue-t-il par rapport à la défense du domaine public, comment prend-il en compte les exceptions à des fins d'intérêt général (copie privée, enseignement, recherche), tend-il à renforcer ou à affaiblir les exclusions métajuridiques, comme l'exclusion de la protection des données brutes ou des idées, procédures, méthodes, concepts mathématiques, si nécessaires pour la libre circulation des idées? [...] "

Libres enfants du savoir numérique - Texte - Archive 51

Les Etats du Libre

Olivier Blondeau, 2000

" [...] Système d'exploitation et logiciels, musique, vidéo, recherche scientifique ou art contemporain,... le «Libre», loin de n'être qu'un débat entre quelques spécialistes de la propriété intellectuelle, est en passe de coloniser aujourd'hui l'ensemble des secteurs de la création et du savoir. Le «Libre» est en effet avant tout une posture qui, dans son évidence, se suffit à elle-même au-delà de toute tentative de conceptualisation : si je veux enrichir mon champ de réflexion, je dois le partager avec d'autres.[...] "

Libres enfants du savoir numérique - Texte - Archive 52

Le manifeste GNU

Richard Stallman, 1984

" [...] Les éditeurs de logiciels cherchent à diviser et à conquérir les utilisateurs, en interdisant à chacun de partager avec les autres. Je refuse de rompre la solidarité avec les autres utilisateurs de cette manière. Je ne peux pas, en mon âme et conscience, signer un accord de non-divulgation ou une licence de logiciels. [...]

[...] Une fois GNU achevé, tout le monde pourra obtenir de bons logiciels libres comme l'air. Ceci représente beaucoup plus que l'économie d'une licence Unix. Cela veut dire que l'on va éviter la duplication inutile du travail de programmation. Cet effort pourra plutôt se diriger vers l'avancement du domaine informatique. Les sources du système complet seront disponibles pour tous. [...]"

Droits de reproduction : le public doit avoir le dernier mot

Richard Stallman, 1996

"[...] Le système du copyright s'est développé en même temps que l'imprimerie. Au temps de l'imprimerie, il était pratiquement impossible à un lecteur ordinaire de reproduire un livre. Une telle reproduction nécessitait que l'on disposât d'une presse à imprimer, et en général les lecteurs n'en avaient pas une sous la main. En outre, il était absurdement coûteux de reproduire un livre de cette façon, à moins de le tirer à un grand nombre d'exemplaires - c'est pourquoi, de fait, seul un éditeur pouvait reproduire un livre sans se ruiner. Ainsi, en cédant aux éditeurs la liberté de reproduire les livres, le public leur a vendu une faculté qu'en réalité il ne pouvait pas mettre en pratique. [...]

[...] reproduire des informations utiles, éclairantes ou divertissantes à l'intention d'un ami rend le monde meilleur et plus heureux; l'ami en tire un bénéfice sans léser qui que ce soit. C'est une activité constructive qui renforce les liens sociaux. [...]"

Libres enfants du savoir numérique - Texte - Archive 54

A la conquête de la Noosphère

Eric S. Raymond, Version 1.14, du 21 novembre 1998; traduit au printemps 1999

" [...] L'idéologie de la culture des logiciels à sources ouverts sur Internet (celle en laquelle croient les hackeurs) est un sujet déjà assez compliqué en lui-même. Tous ses membres s'accordent sur le fait que les logiciels à sources ouverts (c'est-à-dire les logiciels librement redistribuables et qu'on peut facilement faire évoluer et modifier en fonction de ses besoins) sont une bonne chose et valent la peine qu'on s'y consacre de façon significative. Cette position définit efficacement l'appartenance à cette culture. Pourtant, les raisons pour lesquelles des individus et différentes sous-cultures adhèrent à cette croyance sont très variées.[...]

[...] Les cultures du don ne sont pas des réponses à une pénurie, mais à une abondance. Elles surviennent dans des populations qui ne souffrent pas de carences significatives en biens de première nécessité. [...] Dans une culture du don, le statut social n'est pas déterminé par ce que vous contrôlez, mais par ce que vous donnez. [...]"

Libres enfants du savoir numérique - Texte - Archive 55

Quelques expressions trompeuses qu'il vaut mieux éviter d'employer

Richard Stallman, 1996

"[...] Les éditeurs parlent souvent de la reproduction non autorisée en termes de «piratage». Ils sous-entendent par là que la reproduction illégale est équivalente, sur le plan éthique, à l'attaque des navires en haute mer et à l'enlèvement ou à l'assassinat de leurs passagers.

- Si vous ne croyez pas que la reproduction illégale ne fait qu'un avec les enlèvements et le meurtre, vous préférerez certainement ne pas vous servir du terme «piratage» pour la désigner.

Des termes neutres tels que «reproduction interdite» ou «reproduction non autorisée» peuvent être employés. Certains d'entre nous préfèrent employer une expression positive, telle que «partage d'informations avec son voisin». [...]"

Logiciels libres, une introduction

Benjamin Drieu, 1999

" [...] Aux Etats-Unis, plus de 50 000 brevets concernant l'informatique sont déposés. Dans un tel contexte, il est impossible à un programmeur d'accomplir son métier sans transgresser un brevet à son insu. Les brevets informatiques couvrent des domaines divers : les éléments les plus simples de l'interface d'un programme, des algorithmes qu'un étudiant de première année dans une école informatique pourrait inventer à nouveau, et même l'utilisation des couleurs. Il faudrait mettre un ou deux avocats derrière chaque programmeur, et, dans la plupart des cas, il serait impossible d'écrire un programme fonctionnel, car les algorithmes les plus efficaces ou évidents sont protégés par des brevets. [...]"

Catégories des différents logiciels libres et non libres

Free Software Foundation, ?

" [...] Le logiciel semi-libre n'est pas un logiciel entièrement libre, mais y sont autorisés : l'utilisation, la copie, la distribution, la modification, (y compris la distribution des versions modifiées), à condition que ce soit dans le cadre d'un usage privé, et à des fins non lucratives. P.G.P. est l'exemple d'un programme semi-libre.

Un logiciel semi-libre c'est toujours mieux qu'un logiciel propriétaire, mais cela pose toujours des problèmes, et nous ne pouvons l'utiliser dans un système d'exploitation libre.

Les restrictions du copyleft sont conçues pour protéger les libertés fondamentales de tous les utilisateurs. Nous pensons que la seule restriction valable, est celle d'empêcher l'ajout de restrictions. Les programmes semi-libres possèdent des restrictions supplémentaires, motivées par des buts purement égoïstes. [...]"

Appliquer le copyleft à de l'Information de type non logiciel

Michael Stutz, ?

" [...] Certaines restrictions du copyright - telles que la distribution et la modification - ne sont pas très pratique pour la «Cybérie», la communauté démocratique, apolitique et libre que constitue le monde numérique fonctionnant en réseau. [...]

[...] La simple publication dans le «domaine public» ne marchera pas, parce que certains essayeront d'abuser de la situation à leur profit en privant les autres de la liberté. Tant que nous vivons dans un monde avec un sytème légal où les abstractions légales telles que le copyright sont nécessaires, en tant qu'artistes ou scientifiques responsables nous aurons besoin des abstractions légales, en bonne et due forme, du copyleft qui assurent nos libertés et les libertés des autres. [...] "

Utopie du plagiat, Hypertextualité et Production culturelle Electronique

Critical Art Ensemble, 1994

" [...] Pourtant, un fardeau de connotations négatives pèse sur le plagiat (en particulier dans la classe bureaucratique); alors que les besoins se sont accrus avec le temps, le plagiat lui-même a été camouflé sous un nouveau lexique par ceux qui souhaitaient faire de sa pratique une méthode ou une forme légitime de discours culturel. Ready-made, collage, art-cloche, écriture automatique, intertexte, combinaisons, détournement, appropriation: autant d'expressions qui témoignent des explorations du plagiat. Certes, ces termes ne sont pas exactement synonymes, mais ils recoupent un corpus de sens essentiel à la philosophie et à l'activité plagiaire. [...]"

Les avantages financiers de l'anticopyright

Critical Art Ensemble, 1994 (?)

" [...] Le mouvement «anti-copyright» pose un problème permanent aux producteurs culturels: ils se demandent comment ils pourront être rémunérés pour leur travail et ne pas en être dépossédés sans avoir à engager des poursuites légales pour obtenir la reconnaissance de leur droit de propriété. Ce problème n'a pas retenu l'attention des figures de proue du mouvement «plagiariste», du mouvement du «reflet électronique» et du mouvement «anti-copyright», qui semblent se contenter de développer les principes de leurs mouvements respectifs sur le plan de la théorie plutôt que de la pratique. La position la plus ancienne (qui remonte à Lautréamont) et la plus commune (on la trouve chez Debord, Home, Benjamin, Gysin, Isou, Kraus, ainsi que chez les entités collectives Karen Eliot, ®™ark et Luther Blisset) pour justifier la non-privatisation de l'information est celle qui consiste à croire que l'absence d'accès à des pans entiers de la culture constituerait une entrave à l'expérimentation et à l'invention.[...]"

Modifier le copyright

Negativland , ?

" [...] Afin de suggérer une solution culturellement sensée au conflit juridique permanent qui oppose les propriétaires de matériaux culturels soumis au copyright à ceux qui assemblent ces matériaux pour donner naissance à de nouvelles créations, nous plaidons pour un élargissement de la notion de «droit de citation» (fair use). Nous voulons que le statut de «droit de citation» qui existe déjà dans le droit de reproduction en vigueur autorise une gamme beaucoup plus étendue de réemplois libres et créatifs d'oeuvres existantes, chaque fois que ces dernières sont utilisées pour concourir à la création d'une oeuvre nouvelle. [...] "

Droit de Citation

Negativland , ?

" [...] Certains diront peut-être qu'il y a une grande différence entre voler des idées, des techniques et des styles qui sont dans le domaine public, et voler des biens qui sont soumis au copyright. Mais si l'on met de côté la crainte des poursuites judiciaires qui prévaut de nos jours dans une industrie de l'art enchaînée par les lois, il n'y a rien d'intrinsèquement répréhensible dans le fait qu'un artiste décide d'incorporer des «échantillons» d'art préexistant à son propre travail. Le fait que des lois, motivées par des raisons économiques, l'interdisent n'en fait pas nécessairement une démarche artistique indésirable. En réalité, ce genre de vol peut se réclamer d'une tradition bien établie dans les arts, qui remonte au temps de la révolution industrielle.[...]"

Petit traité plié en dix sur le Lyber

Michel Valensi 2000 ?

" [...] Un support peut en cacher un autre, ou nous en faire découvrir les meilleurs aspects. Un logiciel téléchargé librement nous confirme instantanément que les bénéfices tirés du seul commerce des logiciels sont disproportionnés par rapport à la facilité avec laquelle il est possible de reproduire ce logiciel (Pourquoi Bill Gates est-il l'homme le plus riche du monde et pas Richard Stallman?). Mais une cassette audio renvoie à la plus grande qualité sonore d'un CD. Une vidéo nous donne quelquefois envie d'aller au cinéma. Un 'livre' téléchargé confirme que le Livre est sans équivalent. [...] "

Page 4
Attention, ces citations sont destinées à illustrer les thématiques de ce site, et donc parfois peu représentatives de la pensée des auteurs.