Recueil de textes sur le copyleft, le partage du savoir et l'intelligence collective. Mise à jour du 30 août 2001. Liens :
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Grande peur et misère de l'édition musicale à l'ère numérique

Olivier Blondeau, avril 1999

" [...] L'immatériel devient, à l'heure actuelle, une des premières sources de productivité et de pouvoir. C'est sur le terrain de la maîtrise des processus de création, de transmission et de traitement de l'information et des savoirs que se déroulent les affrontements idéologiques les plus âpres de la période. Expression juridique, quasi universelle, de ces nouveaux rapports sociaux de production, la notion de propriété intellectuelle est habilement convoquée par les tenants du statu quo économique et social pour endiguer la poussée, diffuse mais constante, d'aspirations libertaires et émancipatrices.[...]

[...] Si le capitalisme a dépensé beaucoup d'énergie au cours de son histoire à se défendre du spectre socialiste, dont les théoriciens prônaient une appropriation collective des moyens de production, cette menace étant apparemment écartée, c'est au péril d'une appropriation individuelle des moyens de production et d'échange, nés de la mutation du capitalisme elle-même, qu'il est aujourd'hui directement confronté. [...] "

Cyberesistance - Texte - Archive 33

Le code de la propriété intellectuelle

Arno*, Uzine 2, 14 septembre 2000

" [...] Le texte qui définit et encadre juridiquement le droit d'auteur est le Code de la propriété intellectuelle (CPI) ; nous vous invitons vivement à le lire, c'est un texte très abordable, dépourvu de jargon technique, qui dit clairement et simplement les choses.

Nous allons cependant en extraire les parties qui nous intéressent en tant que webmestres. [...] "

uZine2 - Texte - Archive 34

Les barbares du bazar,
Une introduction aux faubourgs de la nouvelle économie

Florent Latrive, introduction au livre "libres enfants du savoir numérique", 2000

" [...] Face à l'instinct du Libre, à l'échange et à la diffusion des savoirs, les barbares du Bazar buttent sur les lois sur la propriété intellectuelle, les droits d'auteurs, les copyright, les brevets, les licences, autant de balises censées protéger les créateurs, pour favoriser l'existence même de cette création. Lorsque les artisans du Libre évoquent l'échange, la connaissance et le partage, les gardiens de la création entendent piratage, copie et plagiat. Lorsque que les libres enfants du savoir parlent de contribuer au savoir collectif, une coalition mêlant les plus avides businessmen et nombre d'idéalistes convaincus de la justesse de leur combat leur rétorque: «Vous allez étouffer la création.». [...] "

Freescape - Texte - Archive 35

"Ils pourront toujours se brosser avec leurs lois"
Interview de Aris Papathéodorou et Jean-Pierre Masse, Samizdat.net

par Jean-Marc Manach, transfert, 28 septembre 2000

" [...] L’Internet vous a fait changer votre vision du politique ?

- Complètement. Le Net nous a appris une chose : c’est que la logique manichéenne inhérente à la politique interdit aux militants de se trouver des intérêts communs avec des acteurs de la société qui sortent de leur cadre idéologique, par exemple sur la question des brevets sur les logiciels, il est évident que nous avons les mêmes intérêts que des entreprises du secteur. Et bien, tant mieux, si c'est ce qui peut faire reculer la " privatisation " du code. Il y a plus de tabous en France que dans la culture anglo-saxonne, où le privé, qui est jugé sur ce qu’il fait et propose, et ne s’oppose pas forcément à l’intérêt collectif. [...] "

Samizdat - Texte - Archive 36

Avatarium, vivants, vibrants, libres...
Entretien avec Agnes Crepet, Avataria

Propos recueillis par Aris Papathéodorou, fin octobre 2000

"Le choix des groupes ne s'effectue pas uniquement sur la dextérité et le savoir-faire des artistes, mais aussi sur l'implication de chacun dans la musique qu'ils propagent et surtout les cultures qu'ils contribuent à représenter. Pour ce qui concerne, par exemple, le groupe Le Tigre, trois filles le constituent : Kathleen Hannah, ex-chanteuse de Bikini-kill, goupe punk new-yorkais du début des années 90, impliqué dans le label "Kill rock stars" qui, comme son nom l'indique, a officié pendant plusieurs années à Londres, en essayant de produire des groupes ayant une réelle démarche alternative ; [...]

[...] Si aujourd'hui nous proposons une telle "hybridation culturelle," entre informatique libre et musiques expérimentales, c'est qu'à nos yeux il est absolument nécessaire d'ouvrir son champ d'action et ses domaines d'acquistion de savoirs, en ce sens que proner une alternative au monde du Spectacle n'est pas distinguable de la révolution liée aux logicels libres (plus exactement à la philosophie du Libre). [...]"

Créativité et propriété, où est le juste milieu ?

Ram Samudrala, juin 1998

"[...] Je pars du principe que le «progrès de la science et des arts utiles» constitue une raison éthique valable de restreindre la liberté individuelle de reproduire, modifier et diffuser des informations déjà disponibles, et qu'il est louable de consacrer des ressources sociales à restreindre ces libertés en vue du bien public. Mais une question se pose: les lois sur le droit de reproduction remplissent-elles leur mission? En d'autres termes, la science et les arts utiles sont-ils favorisés par la législation actuelle? [...]

[...] Lorsque la technologie de l'enregistrement numérique a été lancée, sous la forme de «bandes audio numériques» (digital audio tapes - DAT), l'industrie du disque, qui n'avait rien retenu des leçons du passé, a réagi exactement de la même façon qu'auparavant. Cette fois, elle a introduit une technologie appelée «système de gestion de la reproduction en série» (serial copy management system - SCMS), empêchant les propriétaires de DAT d'effectuer plus d'une copie numérique. L'industrie du disque a ensuite fait pression sur le Congrès pour qu'il adopte la loi connue sous le nom de «Loi sur l'enregistrement audio à domicile» (Audio home recording Act, 1992). L'une des dispositions principales de cette loi est d'interdire l'importation, la fabrication et la diffusion de tout procédé ou support d'enregistrement audio numérique ne comportant pas de SCMS, ainsi que tout procédé permettant de contourner le SCMS. [...]"

Freescape - Texte - Archive 38

Tradition culturelle européenne et nouvelles formes de production et circulation du savoir

Maurizio Lazzarato, Article publié dans la revue "Thesis", Weimar, N. 3, hiver 1999

" [...] Un véritable défi est lancé aux fondements même du concept de culture et de ses modes de production, de socialisation et d'appropriation. Je parle évidemment de son intégration au processus de la valorisation économique. Ce processus d'intégration s'est accéléré depuis le début des années 80 à travers, d'une part, la mondialisation et la financiarisation de l'économie, et d'autre part l'avènement de ce qu'on appelle les nouvelles technologies..[...]

[...] L'hypothèse que je voudrais vous proposer renverse, d'un certain point de vue, la stratégie de l'exception culturelle et je pourrais la résumer de cette façon: les modes de production, de socialisation et d'appropriation du savoir et de la culture sont effectivement différents des modes de production, de socialisation et d'appropriation de richesses. Mais selon une intuition de Georg Simmel ce" sont les modes de production et de socialisation propres à la culture qu'il faut introduire dans l'économie", au lieu d'en revendiquer l'autonomie. [...]"

Freescape - Texte - Archive 39

TAZ, zone autonome temporaire

Hakim Bey, 1991

"[...] La TAZ pourrait peut-être trouver son propre espace en intégrant deux attitudes apparemment contradictoires à l'égard de la Haute Technologie et de son apothéose, le Net: ce que nous pourrions appeler la position Fifth Estate/Néo-paléolithique/Post-situ/ Ultra-Verte, qui se définit elle-même comme un argument luddite contre la médiation et contre le Net; et les utopistes Cyberpunk, les futuro-libertaires, les Reality Hackers et leurs alliés, qui voient le Net comme une avancée dans l'évolution et croient que tout éventuel effet nuisible de la médiation peut être dépassé - du moins, une fois les moyens de production libérés. [...]

[...] La TAZ est «utopique» dans le sens où elle croit en une intensification du quotidien ou, comme auraient dit les Surréalistes, une pénétration du Merveilleux dans la vie. Mais elle ne peut pas être utopique au vrai sens du mot, nulle part, ou en un lieu-sans-lieu. La TAZ est quelque part. . [...] Par nature, la TAZ se saisit de tous les moyens disponibles pour se réaliser - elle naîtra aussi bien dans une grotte que dans une Cité de l'Espace L5 - mais par-dessus tout, elle vivra, maintenant, ou dès que possible, sous quelque forme suspecte ou délabrée, spontanément, sans égard pour l'idéologie ou même l'anti-idéologie. Elle utilisera l'ordinateur parce que l'ordinateur existe, mais elle se servira aussi de pouvoirs qui sont si éloignés de l'aliénation ou de la simulation qu'ils lui garantissent un certain paléolitisme psychique, un esprit chamanique primordial qui «infectera» le Net lui-même (le vrai sens du Cyberpunk tel que je le comprends). Parce que la TAZ est une intensification, un surplus, un excès, un potlatch, la vie passée à vivre plutôt qu'à simplement survivre (ce shibboleth pleurnichant des années quatre-vingt), elle ne peut être définie ni par la Technologie ni par l'anti-Technologie. [...]"

Les cyber-résistants du libre

Jérome Dominguez, 17 octobre 2000

" Pour beaucoup, le logiciel libre, fortement lié à l'Internet et à ses modes de communication associés n'est que le prémisse d'une cyber-révolution en marche. D'ailleurs, au vu d'évènements relativement récents (mobilisation de Seattle du 30 nov 99, succès d'ATTAC, etc.), on ne peut nier que les outils électroniques de communication prennent une place de plus en plus importante dans la mobilisation citoyenne. Le fantasme du cyber-résistant prend forme. On peut même rêver que, malgré le lobbying intense de grosses structures américaines et de spécialistes en propriété intellectuelle, le Parlement Européen ne procède pas à l'imminente modification de l'exception logicielle des paragraphes de la convention de Munich sur le brevetage.

Pour autant, comme le rappelle Serge Halimi les formes de mobilisation progressistes les plus efficaces et les plus démocratiques ne sont pas nécessairement les plus modernes. Il cite notamment parmi les écueils à éviter, celui de négliger l'impératif de l'organisation. [...]"

La musique en ligne ? Un service public !
Pour l'accès de tous à la zique sans passer par Napster ou quelque start up

Ariel Kyrou, 12 novembre 2000

" [...] Quelle sera la réponse des institutions et des monstres du loisir ? La répression policière et cyber-policière ? Certes, mais comment remonter aux coupables ? Dans l'impossibilité de traquer les maîtres de Freenet et Gnutella, vont-ils traquer chez eux les « consommateurs » allergiques au copyright ? Big brother es-tu là ? [...]

[...] Le financement de ce service public inédit ? Et le paiement des artistes ? Saviez-vous qu'à chaque cassette audio achetée, vous payez une taxe qui va dans la poche des intermédiaires du disque. Pourquoi ne pas étendre ce principe au CD enregistrable mais au bénéfice de notre nouveau service public ? Enfin, chaque usager de ce service universel de téléchargement gratuit pourrait décider, en cas d'extase musicale et d'une santé financière lui permettant cet acte généreux, de donner des deniers à tel ou tel artiste après avoir puisé gratuitement dans l'océan de musiques... Comme un pourboire d'un nouveau style, électronique et libre. [...]"

Brevetabilité des logiciels
Breveter l'oeuf pour empêcher la poule de pondre

Sebastien Cavenet, 31 août 2000

" [...] Il est en effet difficilement admissible qu'un système d'exploitation libre et gratuit comme Linux taille des croupières à ses concurrents commerciaux en faisant mieux qu'eux ; que de petites sociétés ou des informaticiens individuels diffusent des freewares et des sharewares de qualité gratuitement ou à faible prix, prenant ainsi des parts de marché tout en contribuant à la cyber-diversité... [...] "

L'avenir de la musique

Ram Samudrala, ?

"J'AI VU L'AVENIR, ET CE SERA ... une bataille entre la Cathédrale et le Bazar. Avant d'expliquer ce que je veux dire, je vais être le premier à admettre que tout ce qui va suivre est plutôt prétentieux. Essayer de prédire l'avenir d'un système dynamique complexe est, par définition, impossible. Toutefois, je crois que nous pouvons influer sur l'orientation de l'évolution du système, et j'espère que ce que j'écris deviendra une prophétie autoréalisatrice.[...]"

" [...] Dans une acception plus radicale, la musique est totalement libre lorsqu'un autre musicien peut utiliser une création préexistante comme point de départ pour sa propre création. C'est alors que la musique libre devient très intéressante. Et sans cette liberté, la créativité humaine ne peut vraisemblablement pas développer toutes ses capacités. [...]"

Libre comme l'eau, l'air, le savoir

Bruce sterling, juin 1992

" [...] J'aime les bibliothèques et les bibliothécaires. Je leur dois ma carrière. J'ai le plus grand respect pour monsieur Franklin. Je déteste voir les livres devenir des marchandises et voir l'accès aux livres devenir une marchandise. J'aime aussi les librairies, et je gagne, bien sûr, ma vie grâce à elles, mais je me fais de plus en plus de souci pour elles. Je n'aime ni les chaînes de librairies, ni la grande distribution. Nous avons déjà, aux États-Unis, une douzaine de personnes qui achètent tous les livres de science-fiction pour les douze principaux distributeurs américains. L'information et l'attention sont filtrées par eux, leur critère est la rentabilité, et la rentabilité est une feinte et une escroquerie. Je n'aime pas non plus les grands groupes d'édition. L'édition moderne est aux mains d'un trop petit nombre de gens. Ils détiennent les moyens de production et, pis encore, ils détiennent beaucoup trop de moyens d'attention. Ils déterminent l'orientation que suivra notre attention.[...]"

Une déclaration d'indépendance du cyberspace

John Perry Barlow , 9 février 1996

" [...] Nous sommes en train de créer un monde ouvert à tous, sans privilège ni préjugé qui dépende de la race, du pouvoir économique, de la puissance militaire ou du rang à la naissance. Nous sommes en train de créer un monde où chacun, où qu'il soit, peut exprimer ce qu'il croit, quel que soit le degré de singularité de ses croyances, sans devoir craindre d'être forcé de se taire ou de se conformer. [...]

[...] Vos industries de l'information, de plus en plus obsolètes, cherchent à se perpétuer en proposant des lois, en Amérique et ailleurs, qui ont la prétention de confisquer à leur profit jusqu'à la parole même à travers le monde. Ces lois cherchent à transformer les idées en un produit industriel comme les autres, au même titre que les lingots de fonte. Dans notre monde, tout ce que l'esprit humain peut créer peut être reproduit et distribué à l'infini sans que cela ne coûte rien. Le transmission globale de la pensée n'a plus besoin de vos usines pour se faire. [...] "

Des îles dans le réseau

Aris Papathéodorou, Alice, numéro 1, octobre 1998

" [...] Ce n'est pas simplement un appareillage technique nouveau qui a pris corps avec la naissance de l'Internet. D'une part, ce sont des possibilités inédites et réelles de circulation de l'information et des données en général qui se sont ouvertes au point de modifier des équilibres de pouvoir et de gestion tant au niveau des États que de l'entreprise. [...]

[...] Les enjeux réels sont politiques et sociaux. Ils se jouent aujourd'hui autour des tentatives de privatisation des ressources et des savoirs, de la question du copyright, de l'accès public aux moyens de communication, du commerce électronique. [...]"

Le cyberpunk, contre-culture des années 90 ?
Le quartier chaud de la communauté virtuelle

Seeker1,Traduction de l'américain et notes par Aris Papathéodorou, ?

" [...] Dans un ordre multinational de l'information, où les éditeurs de films, de logiciels, de livres et d'autres formes d'information cherchent en permanence à établir un standard monopolistique de propriété intellectuelle (avec des traités comme le GATT), de façon à ce que personne d'autre ne puisse leur soustraire les paquets de dollars (surtout pas quelqu'un du tiers-monde); où les autres corporate cherchent avec zèle à protéger leurs "secrets professionnels" de tout espionnage industriel, le slogan "L'information veut être libre" sonne comme le tic-tac d'une bombe à retardement. [...]

[...] Steven Levy et d'autres, qui connaissaient les premiers hackers du MIT, deviennent fous. Ce qui les rend furieux c'est que ces "hooligans" des années 90 aient usurpé le nom de "hackers." Ils préféreraient que ces gens soient appelés des "crackers", parce qu'ils ne respectent pas la "noble éthique hackers" des hackers du MIT - rendre la technologie accessible à tous; décentraliser l'information; créer des codes sources compréhensibles plutôt qu'élégants. [...] "

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