Dernière(s)
balise(s) avant mutation
Pour que la Liberté soit une idée neuve en Europe
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Frédéric
Couchet, Benjamin Drieu et
Aris Papathéodorou,
décembre 2000
" [...] Le mode de production du logiciel libre, basé
sur une théorie non propriétaire de l'information, serait
une jolie fable utopique si depuis près de 15 ans ce mode
n'avait pas démontré de façon pratique qu'il est cohérent
et fonctionnel. L'une des forces du logiciel libre est d'avoir
bâti une théorie légale, via notamment la Licence Publique
Générale de GNU, qui a permis la mobilisation d'une extraordinaire
quantité d'énergie. Pour éviter que quiconque puisse accaparer
les logiciels, Richard Stallman ressourça le droit d'auteur
en popularisant un nouveau type de licence, dénommée «licence
publique générale» (GPL), qui protège un logiciel contre
tout verrouillage technique ou légal de son utilisation,
de sa diffusion et de sa modification. [...] "
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Samizdat
- APRIL - Texte
- Archive 65
Ressources
Libres et Indépendance Technologique dans les Secteurs de l'Information
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Bernard
Lang , Hanoi, 25-26 octobre
1997
" [...] Résumé : Le rôle croissant des ressources
immatérielles et des réseaux, par la quasi élimination
des coûts marginaux de production et de distribution,
modifie qualitativement nombre de règles du jeu économique.
Il en résulte en particulier des phénomènes de concentration
industrielle et une remise en cause de l'indépendance
technologique des industries en aval, de l'enseignement
et de la recherche. Cependant ces mêmes causes produisent
un effet opposé, qui se manifeste par l'émergence des
ressources dites "libres", de nature culturelle, scientifique
ou technologique. Ces ressources proviennent de la coordination
des contributions bénévoles de milliers d'universitaires
et de professionnels, rendue possible par la coopération
internationale, l'information et la diffusion au moyen
des média numériques (réseaux et Cédéroms). Diverses études
montrent que, souvent, ces ressources égalent ou dépassent
en qualité les offres commerciales, tout en offrant les
mêmes garanties d'usage (maintenance, portabilité, pérennité)
.[...]"
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Bernard
Lang - Texte
- Archive
66
La
mort du logiciel libre :
Chronique
d'une défaite acceptée ou le coup d'Etat permanent
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April,
novembre 2000
" [...] L'essor informatique
dont le mouvement du logiciel libre est le plus bel exemple,
qui a permis à l'Europe de rattraper son retard et qui
était sur le point de la libérer de toute tutelle, sera
mis à bas en janvier prochain par les Gribouilles de Bruxelles,
songeant sans doute que la vie est dangereuse et expose
à la mort, et qu'il est donc préférable de se mettre à
l'abri de ce genre d'aléas en se suicidant. Hypothèse
optimiste, somme toute, que celle supposant que les irresponsables
européens sont mûs uniquement par une bêtise criminelle.
Car l'étude des textes, ainsi que l'examen des procédés,
montre sans aucun doute que cette stupidité n'est pas
honnête [...]
[...] Les intervenants de la culture, dans son acception
la plus large, seraient bien inspirés de s'inquiéter des
mauvais coups portés contre le logiciel libre, car ils
ne sont que le prélude de ceux qui viendront bientôt frapper
leur domaine de prédilection. [...] "
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APRIL - Texte
- Archive 67
Le
logiciel libre : une alternative "anarchiste'' ?
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CNT
Paris, commission
informatique,
Septembre 98, revu en Mai 99
" [...] Bien sûr, tous les utilisateurs n'ont peut-être
pas le temps ni l'envie de devenir programmeur système,
mais ils peuvent espérer avoir une plus grande indépendance
vis-à-vis des développeurs du système. Par exemple, quand
on est chez soi, on aime pouvoir bricoler un petit peu
sans être plombier ou électricien. Ben là c'est pareil
: on a la possibilité de bricoler ses logiciels sans être
un ``expert''. Et si on bricole souvent, on peut finir
par devenir soi-même un ``expert''.
Cela peut sembler peu de chose, mais cette possibilité
est probablement ce qui fait la différence entre un monde
technico-totalitaire, où les individus sont dépendants
de quelques experts mondiaux qui protègent jalousement
le secret de leur ``magie'', et un monde où la technique
est au service des individus qui peuvent apprendre librement
à la dominer.[...] "
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CNT
informatique - Texte
- Archive 68
Une
vision non marchande de l'informatique
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Guillaume,
groupe de Strasbourg, 2000 (?)
" [...] Mais les logiciels libres ne se bornent pas
seulement à défendre une certaine vision de l'informatique
préférant l'égalité et la liberté plutôt que la logique
de profit. En effet les logiciels libres s'attaquent entièrement
à la logique de consommation. Les utilisateurs peuvent dépasser
le stade de consommateurs pour devenir acteurs, car la liberté
d'étudier et de modifier un programme permet à ceux qui
ont des compétences en informatique d'améliorer ces logiciels.
Bien sûr, ceux qui n'ont pas ces compétences ne sont pas
rejetés, bien au contraire, car ils peuvent rédiger ou traduire
toute la documentation accompagnant les logiciels libres.
La documentation est très importante, car une idée sous-jacente
de la philosophie du logiciel libre est l'importance de
l'accessibilité à tous de documents permettant la compréhension
des logiciels que l'on utilise, et plus généralement de
l'informatique, dans le but d'éviter que l'informatique
devienne un domaine réservé à quelques individus. Cela est
également visible dans la solidarité qui s'exerce entre
novices et expérimentés par l'intermédiaire des forums de
discussion ou de mailing-listes. [...]"
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Logiciels
Libres : une volonté de transparence
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Nicolas Leclercq, Avril 1999
"[...] Encore victime il y a peu de son image d'idéaliste,
l'esprit Open Source gagne en crédibilité. Le succès rencontré
par le système d'exploitation libre GNU/Linux et l'arrivée
récente des grands éditeurs dans la sphère du logiciel libre,
renforcent le climat de confiance qui règne sur les OSS
(Open Source Software).
Après avoir fait ses preuves sur les serveurs de l'Internet,
le logiciel libre dispose aujourd'hui d'une offre propre
à concurrencer les solutions propriétaires sur les postes
clients. Son ambition : devenir une plateforme de production
pour les entreprises et faire fonctionner les ordinateurs
domestiques. Sa motivation : la transparence, quintessence
de l'esprit libre.
Dans la pratique, cette transparence s'exprime notamment
par un accès libre au code source des programmes. Pour les
évangélistes du logiciel libre, cet effort d'ouverture est
le garant du respect des libertés individuelles et collectives
et de la sécurité des échanges à l'heure ou l'Internet devient
le support des activités humaines. [...]"
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Linux France philo - Texte
- Archive 70
Contribution
à une réflexion sur la liberté artistique d'appropriation
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Christiane Carlut,
septembre 2000
" [...] Cette notion d'originalité est vivement
critiquée, et depuis fort longtemps, tant par les auteurs
eux-mêmes, que par les philosophes et même, désormais,
par certains tribunaux. La citation de Montaigne, en exergue,
reflète gentiment ce que disait plus ironiquement Musset
: "On m'a dit l'an dernier que j'imitais Byron... Vous
ne savez donc pas qu'il imitait Pulci ?... Rien n'appartient
à rien, tout appartient à tous. Il faut être ignorant
comme un maître d'école Pour se flatter de dire une seule
parole Que personne ici-bas n'ait pu dire avant vous.
C'est imiter quelqu'un que de planter des choux " et plus
philosophiquement Condorcet : "La propriété littéraire
qui n'a de bornes est injuste, puisque les idées appartiennent
à tous, et contraire au progrès des Lumières, puisqu'elle
justifie le monopole d'un seul sur un savoir qui doit
être un bien commun. Elle ne saurait donc être absolue
mais au contraire sévèrement limitée par l'intérêt public
". [...]"
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Copycult
- Texte
- Archive
71
Le
Verbe est le Sens
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Sébastien Blondeel , 2000
"[...] La GPL: fréquemment citée, rarement lue, encore
moins comprise. Il n'a jamais été question de proposer
ou d'exiger d'y placer tout et n'importe quoi. Elle s'applique
exclusivement aux programmes d'ordinateurs[3]. Si on souhaite
appliquer la GPL hors de son champ d'action initial, il
faut que ces excursions se limitent aux informations
techniques, d'intérêt général . Une licence, comme
la vérité, est relative aux objets sur lesquels elle porte.
Richard Stallman a d'ailleurs récemment donné une intéressante
conférence à ce sujet, distinguant trois types d'oeuvres:
1/ les travaux «fonctionnels» --- programmes, recettes,
dictionnaires ou textes de référence --- pour lesquels l'intérêt
général milite en faveur de la publication et des amendements.
2/ les travaux exprimant une opinion, une position, relatant
des faits historiques. Il est hors de question
de permettre à n'importe qui d'en publier des versions modifiées!
RMS montre encore l'exemple en plaçant ses textes relevant
de cette famille sous une licence de type «copie verbatim
autorisée, pourvu que cette notice soit présente»[...]"
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GPL
traduction non officielle
de la Licence Publique Générale du projet GNU
|
Free
Software Foundation, 1991
" [...] Article 1. Vous pouvez copier et distribuer
des copies conformes du code source du Programme, tel que
Vous l'avez reçu, sur n'importe quel support, à condition
de placer sur chaque copie un copyright approprié et une
restriction de garantie, de ne pas modifier ou omettre toutes
les stipulations se référant à la présente Licence et à
la limitation de garantie, et de fournir avec toute copie
du Programme un exemplaire de la Licence. Vous pouvez demander
une rétribution financière pour la réalisation de la copie
et demeurez libre de proposer une garantie assurée par vos
soins, moyennant finances.
Article 2. Vous pouvez modifier votre copie ou vos copies
du Programme ou partie de celui-ci, ou d'un travail basé
sur ce Programme, et copier et distribuer ces modifications
selon les termes de l'article 1, à condition de Vous conformer
également aux conditions suivantes : [...]"
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OPL
traduction non officielle
de la Licence Générale OpenContent
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Traduction libre par Djalil Chafaï
" [...] [La licence GPL n'est pas adaptée aux documentations.
L'OPL a été spécialement conçue à cet effet. Dans ce qui
suit, OpenContent (OC) désigne le document sous licence
OPL.] [...]
1. Vous êtes autorisé à copier et diffuser des répliques
exactes de l'OpenContent (OC) tel que vous l'avez reçue,
sur tout type de support, à condition que vous joigniez
clairement et de façon appropriée à chaque copie une notice
de copyright appropriée et une absence de garantie; [...]"
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La
cathédrale, le bazar et le conseil municipal
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Alan Cox ,
octobre 1998
" Ce document contient certaines de mes réflexions
à propos du modèle du bazar qui, à mon sens, valent la peine
d'être partagées. C'est aussi un guide qui explique comment
faire capoter complètement un projet de logiciel libre.
J'ai choisi un exemple classique de ce que l'on pourrait
appeler l'exemple du « conseil municipal » (bien que les
conseillers municipaux puissent penser différemment). [...]
[...] Distribuez le code dès le début. [...] Ne perdez
jamais de vue qu'il y a des gens qui, avec un peu d'aide,
contribueront de façon significative au projet. [...] Lorsque
vous entendez « J'adorerais vous aider mais je ne sais pas
programmer », vous avez un rédacteur de documentation. Et
lorsqu'il dit « Mais l'anglais n'est pas ma langue maternelle
» vous avez un traducteur.
Essayez de reconnaître les parasites et de les séparer
des gens utiles. Il est difficile de discerner ceux qui
essaient d'aider de ceux qui discutent sans cesse,... 8)
; [...] "
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Conférence
de Richard Stallman
Paris 10 novembre 1998
|
" [...] Et j'espère que les organisations de logiciel
libre en Europe peuvent se concentrer sur ces efforts très
importants. Quand ils gagnent assez d'argent pour embaucher
quelqu'un, ils peuvent choisir une tâche de décompilation
pour comprendre un format secret, ou un protocole secret
et puis écrire un programme compatible. Selon la directive
européenne de droit d'auteur sur le logiciel.
Pour les brevets, ils sont comme des mines. On peut prendre
des précautions mais parfois une mine explose. Il est certain
qu'il y aura des mines qui s'exploseront sur nous. Et il
y aura des choses que nous ne pourrons pas écrire, il y
aura des fonctionnalités que nous ne pourrons pas offrir
aux utilisateurs. Pendant peut-être quatre ans, ou dix ans,
ou même vingt ans [ La période est fonction des cas particuliers
].
Qu'est-ce que nous pouvons faire ? Si nous valorisons la
liberté, nous pouvons choisir un logiciel libre qui n'offre
pas cette fonctionnalité, plutôt qu'un programme propriétaire
qui l'offre. Parce que la liberté est plus importante qu'une
fonctionnalité.[...]"
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(de
l'open source à l'openlaw)
L'Etat d'Internet 1999 : Le phénomène 'open source' et Linux
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Pierre-Paul Lemyre,
1999 (?)
" [...] Cette idée a pris le nom d'« open law ». Le
professeur Lawrence Lessig est l'instigateur de ce mouvement
qui a vu le jour au printemps 1999. Pour lui, « Openlaw
is an experiment in crafting legal argument in an open forum
» (OPEN LAW, 1999). Son hypothèse est que, dans certains
cas, il est possible d'utiliser la technique du développement
« open source » afin de développer une argumentation légale.
Concrètement, cela signifie que le juriste expose son problème
au public par le biais d'Internet. Par la suite, toute personne
intéressée, peut donner son opinion sur la question, apporter
des arguments ou réagir par rapport aux arguments d'un autre
participant. L'objectif est qu'à la toute fin, lors du développement
de son argumentation, le juriste disposera de plus nombreux
et de meilleurs arguments que s'il avait travaillé seul
sur la question. [...]
[...] Par le biais du modèle « open law », les valeurs
mises de l'avant par le logiciel libre et l' « open source
» sont donc en train de s'introduire dans le milieu juridique.
Et cette évolution inattendue n'est pas spécifique au droit.
En effet, à l'heure actuelle, le modèle développé par les
programmeurs d'Internet s'immisce dans plusieurs autres
domaines d'activité. C'est, entre autres, le cas en matière
de production de contenu. Ainsi, le mouvement « open content
» (OPEN CONTENT, 1999) privilégie une adaptation du concept
aux droits d'auteur. De cette façon, les auteurs peuvent
voir leurs œuvres évoluer entre les mains d'autres personnes,
sans pour autant placer celles-ci dans le domaine public.
.[...]"
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FAQ
de April sur les logiciels libres
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April
, (1999 ?)
" [...] La FSF (Free Software Foundation) a été fondée
au début des années 80 par Richard M. Stallman, chercheur
au laboratoire d'Intelligence Artificielle du MIT. Le but
de cette fondation est de développer des logiciels libres.
Ce sont des logiciels que vous avez le droit de copier,
utiliser, modifier et redistribuer comme bon vous semble.
La seule condition est que les sources de ces logiciels
doivent être disponibles gratuitement pour quiconque en
fait la demande. Il est important de comprendre que le mot
Free dans Free Software Foundation ne doit pas être traduit
comme gratuit mais bien comme libre. Ces logiciels peuvent
tout à fait être vendus, mais il existe toujours un moyen
légal de se les procurer gratuitement. [...] "
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APRIL
- Texte - Archive
78
L'AFUL
brevète le passage aux 35 heures
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Aful,
15 novembre 2000
" [...] Le risque est grand de voir aujourd'hui
l'ensemble de la société de l'information paralysée par
le système de brevet. Conscients de ce risque, plus de
50.000 européens et 200 entreprises ont choisi de soutenir
la pétition EuroLinux pour une Europe sans brevets logiciels.
Ce risque serait en effet considérablement accru si l'exception
sur la brevetabilité des programmes d'ordinateur était
supprimée lors de la conférence intergouvernementale qui
se réunira du 20 au 29 Novembre 2000 à Munich. L'AFUL
souhaite que les gouvernements européens parviennent à
éviter un tel scénario et réunissent la majorité des trois
quarts désormais nécessaire pour s'opposer aux plans de
la direction actuelle de l'OEB. Dans le cas contraire,
l'AFUL sera contrainte d'exploiter les absurdités du brevet
logiciel pour essayer de protéger ses membres face aux
risques permanents de contentieux induits par un système
qui fait de tout auteur de logiciel original un contrefacteur
probable de brevet.. [...] "
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AFUL
- Texte - Archive
79
"Les
néo-libéraux pensent qu'Internet est un marché où l'information
peut s'acheter et se vendre. L'ironie, c'est que rien de tout
cela n'arrive."
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Propos de Richard Barbrook recueillis
par Pierre Bouvier, Le Monde, 19 mars 2001
" [...] Bien sûr qu'on peut utiliser l'Internet
pour gagner de l'argent, mais sûrement pas en achetant
et en vendant de l'information. Sur Internet, l'information
est donnée, et les gens veulent donner leur information
: il suffit de regarder les listes de diffusions, le
nombre de JPEG, de MP3, de mails qu'on reçoit par jour.
[...]
[...] Quand vous êtes
universitaire et que vous faites un emprunt, vous citez
vos sources. Il faut en être fier : vous prenez
l'information de quelqu'un et vous la citez,
parce que vous avez trouvé qu'elle vous apportait
quelque chose.
La notion de copyrights
devrait être davantage centrée sur cette notion
de respect que sur la notion d'argent. La musique
et les DJ sont un bon exemple de ce qui se passe dans
le domaine du texte, de la vidéo, du recyclage
permanent. [...] "
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