| 
           
            | Empêcher 
              le hold-up des transnationales sur le vivant |   
            | 
                 
                  | Conseil Scientifique de Attac,  
                      Juin 1999 " [...] Terminator est une nécrotechnologie si répugnante 
                      que la campagne internationale d’interdiction en cours réussira 
                      peut-être à la mettre hors la loi. Mais cet arbre ne doit 
                      pas cacher la forêt. Le brevet permet d’atteindre le même 
                      objectif. L’exemple des Etats-Unis le montre. Lorsqu’un 
                      agriculteur veut utiliser des semences de Monsanto ogémisées 
                      et brevetées, il doit s’engager par contrat à ne pas semer 
                      le grain récolté. Si l’agriculteur s’est procuré ces semences 
                      sans signer de contrat, par exemple auprès de voisins, comme 
                      c’est une pratique courante, Monsanto peut alors le poursuivre 
                      devant les tribunaux parce que ces semences sont brevetées. 
                      Pourtant, l’agriculteur avait l’assurance que sa pratique 
                      de semer le grain récolté était un droit. Mais, selon Monsanto 
                      et la bio-industrie, ce droit s’applique aux semences obtenues 
                      par les méthodes ordinaires de sélection, et pas aux semences 
                      ogémisées brevetées ! Le brevet est donc tourné contre l’agriculteur, contre 
                      la faculté des plantes et des animaux de se re-produire, 
                      contre le vivant et, par conséquent, contre chacun d’entre 
                      nous. De même que l’Accord multilatéral sur l’investissement 
                      (AMI) entendait protéger les investisseurs contre les risques 
                      économiques, le brevet, en rendant les plantes et les animaux 
                      légalement stériles, les protège de la malheureuse faculté 
                      des êtres vivants de se re-produire. La mystification d’une 
                      société néolibérale n’est-elle pas de créer des privilèges 
                      nouveaux tout en célébrant le bicentenaire de leur abolition 
                      ? Le brevet est un encouragement formidable à généraliser 
                      les techniques de transgénèse aux dépens du travail d’amélioration 
                      des plantes ou des animaux par des méthodes disponibles, 
                      efficaces, mais exemptes (pour l’instant) de privilège pour 
                      quiconque. Pour faire bonne mesure, Monsanto invite les agriculteurs 
                      à dénoncer leurs voisins “ pirates ” et met à leur disposition 
                      une ligne téléphonique gratuite de délation. Le brevet, 
                      c’est Terminator légalisé, avec l’immense avantage d’éviter 
                      aux transnationales d’avoir à faire ces transgénèses complexes 
                      de stérilisation biologique, et de faire assurer par le 
                      contribuable-citoyen les coûts de sa propre expropriation 
                      ! Le brevet permet effectivement, lui aussi," une captation 
                      totale des ressources génétiques ”. [...] " |  |  Attac 
          - Texte - Archive 
          145 
 
             
              | Appel 
                contre la brevetabilité des gènes humains (Pétition européenne) |   
              | 
                   
                    | Jean-François Mattei, Professeur 
                        de Génétique Médicale, Député Français (DL)Wolfgang Wodarg, Médecin, Député Allemand (SPD), 
                        Avril 2000
 " Je souhaite par ce message attirer l'attention 
                        de la communauté internationale et plus particulièrement 
                        de l'Union Européenne sur la question de la brevetabilité 
                        des gènes humains. Considérant que le génome humain est un patrimoine commun 
                        de l'Humanité, je refuse l'appropriation des séquences 
                        géniques qu'induit la logique des brevets. Je m'oppose donc à la transposition en l'état de la directive 
                        européenne 98/44/CE du 6 juillet 1998 et demande un moratoire 
                        immédiat permettant sa renégociation ainsi que la suspension 
                        de toute attribution de brevets sur le génome. Le corps humain, y compris ses gènes, n'est pas une marchandise. 
                        La gravité de cette question nécessite un débat public 
                        et transparent impliquant les citoyens. Il est urgent 
                        que chaque Etat l'organise avant d'arrêter une décision 
                        lourde de conséquences. Il en va de l'avenir de l'Homme. 
                        " |  |  
 
             
              | Capitalisme 
                informationnel et émergence d'une société civique planétaire |   
              | 
                   
                    | Patrick Viveret, Colloque de Morsang 
                        sur Orge,  janvier 2000  " [...] Les révolutions agricoles et industrielles, 
                        parce qu’elles s’organisaient principalement autour du 
                        rapport matière/énergie, réduisaient l’intelligence humaine 
                        à une pure fonction d’adaptation aux nouvelles techniques 
                        et aux nouvelles machines. Cette fois c’est la part « 
                        logicielle », donc la matière grise, qui est beaucoup 
                        plus décisive que l’ordinateur lui même dans sa composante 
                        matérielle. Cette première distinction nous permet de comprendre 
                        que si le capitalisme informationnel utilise pleinement 
                        les potentialités technologiques de l’information numérisée, 
                        il sous utilise en revanche gravement, du fait de sa logique 
                        perpétuée de domination et d’instrumentation des êtres 
                        humains, la formidable fécondité de l’intelligence humaine. 
                        C’est en ce sens que l’on peut dire que si la « révolution 
                        informationnelle » est désormais pleinement engagée, la 
                        « révolution de l’intelligence » reste, elle, pour l’essentiel 
                        à faire. Et ce ne peut être le capitalisme, fut-il informationnel, 
                        qui la réalisera. A la différence de ce que l’on nomme 
                        improprement « intelligence artificielle », l’intelligence 
                        humaine ne fonctionne pas sans désir, à commencer par 
                        le désir de curiosité qui met en mouvement notre volonté 
                        de comprendre et de connaître ce qui nous est au départ 
                        inconnu. Selon que ce désir est orienté positivement vers 
                        la création ou négativement vers l’inhibition (l’angoisse), 
                        l’intelligence humaine, individuelle mais aussi collective, 
                        va utiliser ou stériliser les formidables potentialités 
                        qu’offrent nos quelques cent milliards de neurones. C’est 
                        ici que le capitalisme rencontre des difficultés majeures 
                        puisqu’il réserve le droit à la créativité à une minorité 
                        d’individus et qu’il la réduit à son expression mercantile. 
                        [...] " |  |  
 
             
              | La 
                loi du marché : des médicaments trop chers [article de la 
                campagne pour l'accès aux médicaments essentiels]
 |   
              | 
                   
                    | Médecins sans frontières, 
                        Campagne pour l'accès aux médicaments 
                        essentiel, ,avril 2001 " [...] Les prix sont particulièrement élevés pour 
                        les médicaments protégés par un brevet. La société propriétaire 
                        de ce brevet détient les droits exclusifs de production 
                        de " son " médicament durant une période qui peut aller 
                        jusqu'à 20 ans. Sur le marché, le producteur est donc 
                        en situation de monopole et peut fixer le prix de son 
                        produit comme bon lui semble. Lorsqu'un brevet vient à 
                        expiration, d'autres entreprises pharmaceutiques peuvent 
                        fabriquer la molécule sous forme générique. La concurrence 
                        entre les producteurs de génériques est telle qu'elle 
                        provoque rapidement une baisse des prix. [...] [...] Le prix très élevé des médicaments contre le Sida 
                        est injustifié car les instituts de recherche publics 
                        ont grandement financé leur développement. Ainsi, un médicament 
                        d'une importance majeure comme le ddI a été découvert 
                        par un institut de recherche public. Mais il a été ensuite 
                        breveté et commercialisé par Bristol Myers Squibb. [...]" |  |  
          
            
 
                 
                  | Racket 
                    sur le vivant La menace du complexe génético-industriel
 |   
                  | 
                       
                        | Jean-Pierre Berlan, Richard C.Lewontin, 
                            Le Monde Diplomatique, Décembre 1998 " [...] Ainsi Monsanto, la firme la plus avancée 
                            dans les applications des « sciences de la vie », 
                            n'hésite pas à publier des placards publicitaires 
                            de menaces dans des journaux agricoles américains. 
                            Sous le titre « Des semences Biotech piratées qui 
                            pourraient vous coûter plus de 1 200 dollars par hectare 
                            à planter », elle rappelle à l'agriculteur qui lui 
                            a acheté les semences en question - génétiquement 
                            modifiées et comportant un gène de résistance à son 
                            herbicide phare, le Roundup - qu'il n'a pas le droit 
                            de conserver une partie du grain récolté comme semence 
                            pour l'année suivante : c'est une « stérilité contractuelle 
                            ». Mais l'agriculteur peut s'être procuré du grain 
                            Roundup Ready sans avoir signé de contrat, auprès 
                            de voisins par exemple. Dans ce cas, la firme peut 
                            le poursuivre puisque la variété est protégée par 
                            un brevet : il s'agit cette fois d'une « stérilité 
                            juridique ». [...] [...] Deuxièmement, l'augmentation historiquement 
                            inouïe des rendements dans les pays industriels, mais 
                            aussi dans nombre de ceux du tiers-monde - ils ont 
                            été multipliés par quatre ou cinq en deux générations, 
                            il en avait fallu douze ou quinze pour qu'ils doublent, 
                            et ils avaient sans doute stagné pendant les millénaires 
                            antérieurs -, repose sur la libre circulation des 
                            connaissances, des ressources génétiques et sur la 
                            recherche publique. La contribution de la recherche 
                            privée a un caractère marginal, y compris aux Etats-Unis, 
                            et y compris pour les « hybrides » de maïs. [...] [...] Une autre voie est possible : tourner le dos 
                            à la politique européenne actuelle de brevetabilité 
                            du vivant qui ne fait qu'imiter servilement ce que 
                            font les Etats-Unis, et proclamer le vivant « bien 
                            commun de l'humanité » ; réorganiser une recherche 
                            authentiquement publique autour de ce bien commun 
                            pour contrecarrer une mainmise privée déjà très avancée 
                            qui vise à éliminer toute alternative scientifique 
                            permettant une agriculture écologiquement responsable 
                            et durable ; assurer la libre-circulation des connaissances 
                            et des ressources génétiques qui ont permis les extraordinaires 
                            avancées des soixante dernières années ; rendre leur 
                            pouvoir sur le vivant aux agriculteurs, c'est-à-dire 
                            à chacun de nous ; remplacer la guerre économique 
                            et le pillage des ressources génétiques par la coopération 
                            internationale et la paix. [...] " |  | 
 
                 
                  | Génoplante 
                    ou la privatisation des laboratoires publics |   
                  | 
                       
                        |  Jean-Loup Motchane, Le Monde 
                            Diplomatique, septembre 1999 " [...] Génoplante est un groupement d'intérêt 
                            scientifique (GIS) à vocation européenne, créé le 
                            23 février 1999 au siège de l'Institut national de 
                            la recherche agronomique (INRA) ; son objectif est 
                            double : développer un nouveau champ d'investigation 
                            du vivant, la génomique, et permettre « le développement, 
                            la défense et la valorisation d'une forte propriété 
                            industrielle». [...] [...] Au sein de l'INRA, cette entreprise suscite 
                            l'opposition du syndicat CGT des chercheurs et, au-delà, 
                            fait l'objet de vives critiques dans la communauté 
                            scientifique. Ces critiques portent, d'une part, sur 
                            la subordination de la recherche publique aux intérêts 
                            des grandes firmes, et, d'autre part, sur une politique 
                            de développement de la propriété industrielle conduisant 
                            à la privatisation du vivant, au détriment des agriculteurs 
                            et des citoyens. L'Etat, qui fournit pourtant 70 % 
                            du budget de Génoplante, n'y dispose, au mieux, que 
                            de la moitié des voix. [...] " |  | 
 
                 
                  | Droits 
                    de propriété intellectuelle et biodiversité: Les mythes économiques |   
                  | 
                       
                        | Fondation Gaia et GRAIN,  
                            octobre 1998 " [...] L'Organisation Mondiale du Commerce 
                            (OMC) est en train d'accaparer un rôle déterminant 
                            dans la gestion internationale des systèmes de propriété 
                            intellectuelle. Son Accord sur les Aspects des Droits 
                            de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce, 
                            ou ADPIC, définit de nouvelles normes en matière de 
                            droit sur la propriété intellectuelle auxquelles tous 
                            les membres de l'OMC doivent se conformer dans sept 
                            domaines. L'ADPIC est entré en vigueur en 1995, et 
                            devra bientôt être appliqué pleinement dans les pays 
                            en développement (l'échéance pour les pays en développement 
                            et les pays les moins développés étant respectivement 
                            2000 et 2006). Des sanctions commerciales attendent 
                            les pays membres de l'OMC qui tarderont à mettre en 
                            oeuvre les directives de l'ADPIC. [...] [...] Le discours classique sur la relation entre 
                            les droits de propriété intellectuelle et le développement 
                            économique repose sur un certain nombre de "mythes 
                            économiques". Nous les appelons "mythes" car ils ne 
                            reflètent pas des réalités objectives. Pourtant, ils 
                            sont ingénieusement perpétués dans la conscience sociale 
                            alors même que les économistes sont profondément divisés 
                            sur ces questions. Il est aujourd'hui vital de résister 
                            à ces mythes et de s’en défaire. [...] [...] Le rôle des droits de propriété intellectuelle 
                            dans la production et la diffusion technologiques 
                            est débattu depuis des décennies. Théoriquement, les 
                            DPI, comme les brevets, devraient contribuer à l'équilibre 
                            entre l'incitation à la recherche et l'innovation 
                            d'une part, et la protection de l'intérêt du public 
                            au sens large d'autre part. Des systèmes de DPI, qui 
                            fournissent aux inventeurs des droits de propriété 
                            exclusifs sur leurs créations, sont supposés avoir 
                            un effet catalytique dans l'innovation technique. 
                            En fait, ceci ne peut pas être démontré. Il n'existe 
                            tout simplement pas de lien de cause à effet.[...] [...] La valeur économique d'un droit de propriété 
                            se retrouve dans le contrôle accordé au propriétaire 
                            du brevet sur la technologie concernée, les personnes 
                            qu'elle touche, la façon dont elle les touche, pour 
                            quelle période de temps, et à quel coût. Un brevet 
                            n'est pas lié à la santé d'une économie donnée, mais 
                            bien au contrôle potentiel du marché assuré pour le 
                            propriétaire du brevet. C'est la raison pour laquelle 
                            les pays industrialisés continuent à utiliser des 
                            DPI pour geler artificiellement leur privilège technologique 
                            dans l'économie globale.[...] [...] En l'absence de politiques de concurrence qui 
                            restreignent les pratiques de licence et protègent 
                            l'intérêt public plus large, et sans loi anti-trust 
                            pour bloquer la formation de monopoles, les pays du 
                            Sud seront incapables de gérer les 'distorsions' subséquentes 
                            du marché. [...] " |  | 
 
                 
                  | Planète 
                    privatisée, défense d'entrer ! Une campagne 
                    contre les brevets sur le vivant
 |   
                  | 
                       
                        | Agir ici,  Mars-juillet 
                            2001 " [...] Les textes internationaux et nationaux 
                            légalisant le brevetage du vivant se multiplient. 
                            L’accord sur les Aspects de la propriété intellectuelle 
                            qui touchent au commerce, entré en vigueur dans le 
                            cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) 
                            en 1995, va permettre une généralisation du système 
                            des brevets à l’échelle de la planète. Parallèlement, 
                            une directive concernant la protection des inventions 
                            biotechnologiques a été adoptée par l’Union européenne 
                            en 1998. Il est prévu que celle-ci soit transposée 
                            dans le droit national des pays membres. Il est urgent 
                            de se mobiliser contre sa transposition.  Pour obtenir l’interdiction des brevets sur le vivant, 
                            nous demandons : 
                            Aux députés français de voter contre la transposition 
                              en droit français de la Directive européenne 98/44 
                              qui autorise le brevetage du vivant ;Au Premier ministre d’intervenir auprès de l’Union 
                              européenne pour l’abrogation de la même Directive 
                              ;Au commissaire européen chargé du Commerce de 
                              négocier auprès de l’OMC l’annulation de l’article 
                              27.3 b de l’accord ADPIC, qui permet le brevetage 
                              du vivant, et de soutenir la position du groupe 
                              des pays africains. [...] " |  | 
 
                 
                  | L'UESPF 
                    défend les semences de ferme et le tri à façon [Union Européenne des Semences et Plants de Ferme]
 |   
                  | 
                       
                        | La Terre, Pour que vive le 
                            monde rural, avril 2001 " [...] Son objectif est d'assurer le maintient 
                            du droit séculaire et inaliénable des paysans d'utiliser 
                            librement la faculté des plantes à se reproduire elles-mêmes. 
                            Selon l'UESPF, La semence de ferme assure, à l'agriculteur, 
                            sa liberté de choix, la conservation de son rendement, 
                            la réduction de ses coûts de mise en production, la 
                            maîtrise de sa production de semences vis à vis des 
                            aléas du marché, la réduction des déplacements de 
                            la semence d'où une meilleure traçabilité et un risque 
                            limité de contamination (exemple, par des OGM). De 
                            part ses atouts la semence de ferme peut remplacer 
                            l'onéreuse semence certifiée. En effet, l'agriculteur 
                            utilisant des semences certifiées débourse entre 250 
                            et 300 F de plus, par hectare ensemencé, qu'un agriculteur 
                            employant des semences de ferme, d'après Alain Gaignerot, 
                            Directeur du Modef, un syndicat d'exploitants agricoles 
                            membre de l'UESPF et de la CNDSF. Par ailleurs, "des 
                            millions d'agriculteurs des pays en voie de développement 
                            n'ont pas les moyens d'acheter des semences certifiées", 
                            souligne Alain Gaignerot.  Depuis plusieurs années, une partie de la filière 
                            des obtenteurs et des organismes multiplicateurs, 
                            c'est-à-dire des producteurs de semences certifiées, 
                            pousse l'Etat Français et l'Union Européenne à réglementer 
                            pour se protéger de la concurrence des agriculteurs 
                            et des entrepreneurs de triage à façon. [...] " |  | 
 
                 
                  | La 
                    semence de ferme menacée [ Lettre 
                    aux députés européens ]
 |   
                  | 
                       
                        | Union Européenne des Semences 
                            de Ferme,  18 avril 2001 " [...] Il ne s’agit rien moins que d’une obligation 
                            pour les agriculteurs d’acheter de la semence du commerce 
                            pour bénéficier de la prime P.A.C spécifique blé dur. 
                            Cette contrainte interdit de fait les agriculteurs 
                            à faire leur semence à partir de leur récolte. C’est 
                            là une atteinte à la liberté… C’est aussi une forme 
                            de racket sur les primes P.A.C, puisqu’une partie 
                            de la prime destinée aux agriculteurs se retrouve 
                            directement dans la poche des semenciers. Quant à la taxation envisagée dans le projet de loi 
                            de 1997, elle revient sur le tapis sous la forme d’une 
                            mission dite de « conciliation », confiée à Monsieur 
                            Grammont, à la demande de la S.I.C.A.S.O.V(1) ainsi 
                            que de l’A.G.P.B(2) et de la F.O.P(3) l’objet de cette 
                            mission étant de trouver le moyen de faire payer une 
                            redevance sur la semence de ferme. La mise en place 
                            de cette taxe qui s’appuie sur le règlement européen 
                            des obtentions végétales est engagée dans plusieurs 
                            pays d’Europe où elle rencontre la réprobation des 
                            agriculteurs qui se mobilisent contre.  Ensemble nous demandons que soient supprimés du règlement 
                            européen :- La taxation de la semence de ferme.
 - La directive qui subordonne les primes P.A.C à l’utilisation 
                            des semences certifiées.
 [...] Depuis la création de l’U.P.O.V. la pratique 
                            d’auto-reproduction des semences dans le champ de 
                            l’agriculteur est devenu (aux yeux des semenciers 
                            et du droit qu’ils ont fait mettre en place) une pratique 
                            illégale considérée comme contre façon .Tout cela 
                            s’est fait à l’insu des premiers concernés les agriculteurs 
                            et quand ils en ont eu connaissance les semenciers 
                            ont su leur dire que c’était le progrès pour leur 
                            bien … [...] [...] Partant des déclarations des semenciers, ils 
                            savent que leur recherche va vers des technologies 
                            qui les rendent maîtres de la reproduction : hybrides, 
                            OGM, et brevetage des plantes. Les paysans européens 
                            à ce niveau partagent les mêmes craintes et revendications 
                            que les pays du sud (groupe des 77) qui exigent que 
                            la liberté de reproduction des plantes soit préservée 
                            et interdite leur brevetabilité. Les semences et plantes 
                            devant être considérées comme patrimoine de l’humanité. 
                            [...] " |  | 
 
                 
                  | Petite 
                    histoire des batailles du droit d'auteur |   
                  | 
                       
                        | Interview de Anne Latournerie par 
                            powow.net ,  2001 " [...] La question de la propriété intellectuelle 
                            et de ses enjeux pose toute une série d'interrogations 
                            connexes qui participent aussi de la réflexion sur 
                            les droits d'auteur : les problèmes liés à la liberté 
                            d'expression et à la censure, à la responsabilité 
                            des auteurs, au statut social des auteurs et à leur 
                            place dans la société, au régime d'autorité, à l'organisation 
                            et au fonctionnement d'un marché.[...] [...] Dans l'Antiquité, le droit d'auteur ne protégeait 
                            que l'élément de création ou de production, même si 
                            un droit moral de paternité était reconnu. Ainsi le 
                            plagiat était déjà considéré comme une action déshonorante. 
                            [...] Le principe de diffusion n'apparut que beaucoup 
                            plus tard, avec l'invention de l'imprimerie. Du fait 
                            des récents moyens de production et de diffusion à 
                            grande échelle, le livre acquiert une valeur économique. 
                            Une nouvelle catégorie professionnelle apparaît, celle 
                            des imprimeurs-libraires. Elle s'organise en corporations 
                            et en guildes puissantes. La nature de l'activité 
                            nouvelle d'édition suppose des moyens financiers importants 
                            et rend d'autant plus redoutables et préjudiciables 
                            les risques de concurrence et la rivalité entre les 
                            imprimeurs. Il devient essentiel de bénéficier d'un 
                            monopole exclusif pour l'exploitation des ouvrages 
                            édités. Ainsi, apparaît la pratique des privilèges 
                            d¹édition, garantissant un véritable monopole d'exploitation 
                            aux imprimeurs-libraires. L'auteur dans un premier 
                            temps bénéficie donc de cette protection indirecte 
                            par le biais des imprimeurs, qui vont peu à peu pouvoir 
                            les rémunérer. [...] Deux idées essentielles, qui marqueront pendant 
                            longtemps toute l'histoire française du droit d'auteur, 
                            se dégagent de ces deux textes révolutionnaires : Un droit exclusif est conféré aux auteurs parce 
                            que leur propriété est la « plus sacrée, la plus personnelle 
                            de toutes les propriétés », puisqu'elle procède du 
                            fruit de la pensée, de la création intellectuelle.
  Ce droit est temporaire (l'auteur en jouira pendant 
                            sa vie, puis ses héritiers pendant cinq ou dix ans 
                            après sa mort), parce que l'intérêt public exige aussi, 
                            au nom de la diffusion des oeuvres, que le monopole 
                            ne soit pas éternel, et que l'oeuvre puisse rentrer 
                            dans le domaine public. [...]"
 |  | 
 
                 
                  | Le 
                    cyber-communisme Ou le dépassement 
                    du capitalisme dans le Cyberespace
 |   
                  | 
                       
                        | Richard Barbrook, Multitudes 
                            n° 5, 1999 " [...] Dans un marché entièrement libre, les 
                            éditeurs auraient intérêt à plagier les écrits existants, 
                            plutôt que de débourser de l’argent pour en obtenir 
                            de nouveaux. Les premières nations capitalistes inventèrent 
                            très tôt un palliatif à ce problème économique : le 
                            copyright. Tout le monde pouvait acheter des produits 
                            culturels, mais le droit de les reproduire était réglementé 
                            par la loi. Ainsi, le labeur intellectuel, comme tout 
                            autre travail, put-il lui aussi être l’objet d’une 
                            parcellisation. Prévoyant cette obsession, certains pionniers essayèrent 
                            bien d’inclure une telle protection du copyright dans 
                            les TCI. Le projet Xanadu de Ted Nelson, par exemple, 
                            comprenait un système sophistiqué de traçage et de 
                            micro payement afin de protéger la propriété intellectuelle. 
                            Son logiciel permettait à différents individus de 
                            travailler ensemble tout en négociant entre eux des 
                            éléments d’information. Mais malgré l’excellence de 
                            sa technique, le projet Xanadu échoua pour des raisons 
                            tenant entièrement du domaine social. Loin d’encourager 
                            la participation, la protection du copyright s’avéra 
                            former un obstacle majeur à la collaboration en ligne. 
                            En effet, la grande majorité des utilisateurs a plus 
                            d’avantages à faire circuler l’information gratuitement 
                            qu’à s’adonner au commerce de commodités. Car en mettant 
                            gratuitement à disposition le fruit de leurs efforts, 
                            les internautes en reçoivent toujours encore plus 
                            d’autres utilisateurs. Face à l’abondance engendrée 
                            par le don, la rareté qui est inhérente au copyright 
                            ne fait tout simplement pas le poids. Loin d’accélérer 
                            la commodification tout azimut, le réseau prouve par 
                            la pratique le bon sens du vieux slogan hacker : l’information 
                            veut être libre.[...] [...] Aujourd’hui, à l’heure du réseau, c’est sur 
                            le terrain même des avant-postes de la modernité que 
                            cette économie du don met la compétition marchande 
                            au défi. Car ce sont seulement ces nouvelles relations 
                            de production qui pourront réaliser pleinement le 
                            potentiel des forces de production avancées. Quand 
                            les dons numériques circulent librement, les multitudes 
                            peuvent prendre part à la « créativité interactive 
                            ». A mesure que l’information est reproduite indéfiniment, 
                            la quantité de travail collectif représentée par chaque 
                            exemplaire tend rapidement à tomber à presque zéro. 
                            Dans de telles conditions sociales et techniques, 
                            la circulation libre de l’information sous forme de 
                            don est non seulement plus plaisante, mais aussi plus 
                            efficace que l’échange marchand. Bien qu’ils apprécient 
                            les avantages du commerce électronique, les Américains 
                            se sont lancés avec enthousiasme dans une nouvelle 
                            forme de travail collectif: le cyber-communisme.[...]" |  | 
 
                 
                  | Des 
                    génériques à tout prix |   
                  | 
                       
                        | Act Up-Paris,  2001 " [...] On le voit, la sacralisation de la propriété 
                            intellectuelle que les grands groupes technologiques 
                            ont imposé aux politiques du monde entier entraîne 
                            non seulement les PVD, mais aussi les pays riches, 
                            vers des paroxysmes d'horreur économique. La primauté 
                            de l'intérêt public ne doit plus être cantonnée aux 
                            introductions de discours et aux clauses d'exceptions 
                            inutilisables : elle doit redevenir le principe fondateur 
                            de la réflexion sur l'innovation, et cela de manière 
                            très concrète, dans la législation. Ainsi, le sida, 
                            à lui seul, rend aujourd'hui l'OMC caduque, hors propos, 
                            disqualifiée. Lorsque la refonte du droit international 
                            de la propriété intellectuelle dans le cadre de l'OMC 
                            aura lieu, et selon un principe opérationnel de primauté 
                            de l'intérêt public, il conviendra bien de rappeler 
                            aux législateurs de tous pays au moins un fait fondamental 
                            des aspects mondiaux de cette question : la propriété 
                            intellectuelle (et donc les brevets) n'est entre les 
                            mains que des seuls pays développés. [...] [...] Mais en attendant cette refonte totale de la 
                            propriété intellectuelle, les Etats du Sud n'ont qu'une 
                            option tenable, face aux enjeux de développement, 
                            et de manière plus cruciale encore, face aux crises 
                            sanitaires : l'abolition, pure et simple, de la propriété 
                            intellectuelle pour pouvoir produire massivement des 
                            génériques, sans entrave. L'année dernière, nous réclamions 
                            l'utilisation des "brèches" dans les accords TRIPS. 
                            Aujourd'hui, parce que la pression de l'industrie 
                            pharmaceutique et l'immobilisme des Etats occidentaux 
                            rend impossible leur utilisation, nous exigeons tout 
                            simplement l'abolition de la propriété intellectuelle. 
                            Nous avons fait le choix de sauver des vies." |  | 
 
                 
                  | Le 
                    magma contradictoire de la musique en réseau |   
                  | 
                       
                        | Alessandro Ludovico, Traduction 
                            de l'italien par Ludovic Prieur et Aris Papathéodorou, 
                            Multitudes n°5, Mai 2001 " [...] Ces initiatives revendiquent avec force 
                            ce qui est un droit d’accès aux savoirs et à l’expression 
                            artistique, et qui ne saurait être limité par les 
                            seules formes de libre marché, si l’on prend en considération 
                            qu’il s’agit d’un patrimoine de l’humanité entière. 
                            En Italie, les initiatives des hacklabs, associations 
                            de virtuoses de la programmation et de la connaissance 
                            du hardware avec une base solide de conscience critique 
                            ont élaboré d’intéressantes positions alternatives 
                            sur ces questions qui ont été particulièrement efficaces. 
                            Dans notre pays, tout produit issu de la créativité, 
                            de l’intellect, et distribué publiquement même gratuitement 
                            doit absolument se voire apposé un timbre de la SIAE 
                            (Société italienne des auteurs et des éditeurs). Le 
                            hacklab de Milan, le LOA, a lancé avec pragmatisme 
                            et détermination un mouvement de sensibilisation au 
                            travers, notamment, de manifestations publiques qui, 
                            sur le plan culturel, allaient à l’encontre de cette 
                            pratique monopolistique qui, dans les faits, ne profite 
                            qu’aux auteurs les plus célèbres. Citons par exemple 
                            une de leurs initiatives où des milliers de timbres 
                            , « simili-SIAE » (appelés « UNSIAE ») ont été distribués 
                            publiquement afin, une fois apposés sur les CD, de 
                            ridiculiser cette pratique de timbrage, avec un slogan 
                            affirmant ouvertement ne prétendre à aucun droit d’auteur 
                            sur l’oeuvre présente. [...] [...] Le personnage même du DJ [...] compose son 
                            intervention littéraire/musicale au travers des bases 
                            (le vinyle) et les intersections des rythmes, utilisées 
                            à la place des accents et des intonations. Dès lors, 
                            comment est-il possible pour les gérants de clubs 
                            d’établir une liste pour les percepteurs du droit 
                            d’auteur alors même que les DJ utilisent toujours 
                            plus des disques sur lesquels n’existent aucune indication 
                            d’auteur ou de titre du morceau, pour ne pas parler 
                            de l’absence d’étiquette (les fameux « White label 
                            »)? [...] [...] Les priorités sont nombreuses dans la nouvelle 
                            sphère de production et de consommation musicale. 
                            Avant tout, il s’agit de la défense des espaces de 
                            communication libre et de libre-échange de matériaux 
                            musical à but non-lucratif, qui maintienne à distance 
                            respectable du domaine privé les deux gros lobby. 
                            Qu’il s’agisse de celui de l’industrie discographique, 
                            qui devrait se contenter de produire et de proposer, 
                            et non pas à enquêter sur les échanges interpersonnels 
                            en utilisant l’alibi de la défense du droit d’auteur. 
                            Ou encore celui de l’édition qui ne doit pas limiter 
                            la publication organisée de matériels sur le réseau 
                            par ses règles protectionnistes obsolètes, comme cette 
                            impossible nécessité de disposer de journalistes professionnels 
                            pour donner légitimité à une publication électronique 
                            (référence à un actuel projet de loi italien qui veut 
                            imposer la présence d’un journaliste membre de l’Ordre 
                            des journalistes pour avoir le droit de publier sur 
                            le web. NdT). [...]" |  | 
 
                 
                  | Sur 
                    la valeur juridique de la Licence publique générale 
                    de GNU |   
                  | 
                       
                        | Mélanie 
                            Clément-fontaine, Multitudes n°5, 
                            Mai 2001 " [...] Selon les termes d'Eben Moglen, l'objet 
                            de la GNU GPL "est de rendre le logiciel libre 
                            en créant un fonds commun auquel chacun peut 
                            ajouter, mais duquel personne ne peut retrancher". 
                            Ainsi non seulement, elle autorise quiconque à 
                            copier, modifier, diffuser le logiciel et garantit 
                            l'accès du code source, mais elle définit 
                            également les conditions de distribution afin 
                            d'empêcher que le logiciel GNU soit transformé 
                            en logiciel propriétaire.[...] [...] Enfin, il semble douteux que l'on puisse interpréter 
                            la GPL comme une cession des droits de propriété 
                            intellectuelle par l'auteur : non seulement la cession, 
                            selon le Code de la propriété intellectuelle, 
                            ne se présume pas, mais de plus, l'objet et 
                            les dispositions de la licence supposent que l'auteur 
                            entend exercer lui-même ses droits et non les 
                            céder. En effet, l'auteur doit pouvoir contrôler 
                            l'utilisation du logiciel afin d'empêcher quiconque 
                            d'entraver sa libre évolution. [...]" |  | 
 
                 
                  | Un 
                    espace de déconstruction et construction L’expérience 
                    du Loa Hacklab de Milan
 |   
                  | 
                       
                        | Entretien avec Blicero, par 
                            Ludovic Prieur et Aris Papathéodorou, Multitudes 
                            n°5, mai 2001 " [...] Nous avons construit une salle de cours 
                            avec des PC i486 et des écrans récupérés dans les 
                            « rebuts » des banques et autres bureaux. Nous avons 
                            seize postes de travail qui offrent tout ce qui est 
                            nécessaire pour suivre les cours et mettre les mains 
                            sur les machines. Nous nous sommes ingéniés et nous 
                            avons réussi a créer un espace didactique qui n’a 
                            rien à envier aux cours commerciaux d’informatique 
                            qui fleurissent actuellement de toutes parts, grâce 
                            a du matériel de récupération, un peu de réflexion 
                            et notre volonté de démontrer que la fuite en avant 
                            vers une technologie toujours plus sophistiquée et 
                            dernier cri est purement et simplement un réflexe 
                            du processus capitaliste; ce dernier nécessitant la 
                            création constante de marchés pour survivre. [...] [...] Changer la réalité passe aussi au travers du 
                            partage des instruments pour la changer et, dans l’univers 
                            informatico-télématique, c’est très exactement ce 
                            que nous cherchons à faire. Ce n’est pas un hasard 
                            si les concepts de « propriété privée » et de «limitation 
                            de liberté de circulation » des savoirs, mais aussi 
                            des biens et des personnes, sont des éléments sur 
                            lequel se fonde le capitalisme tardif. [...] Comme 
                            on peut le voir en matière de biotechnologies, un 
                            savoir clos, avec des coûts de production mais aussi 
                            d’accessibilité élevés, fait le jeu de ceux qui veulent 
                            la globalisation pour augmenter encore plus leurs 
                            propres profits et leur propre pouvoir. Le partage 
                            horizontal est une pratique « rebelle » à partir même 
                            de ses origines lesquelles sont diamétralement opposées 
                            aux origines du capital. [...] [...] De même, il est clair que la perspective finale 
                            où tout serait copylefté soit plus que souhaitable 
                            mais il est vrai aussi que la bataille pour forcer 
                            les temps et les grands intérêts relatifs à la réalisation 
                            d’un libre partage des savoirs passe au travers de 
                            l’abolition des lois sur le copyright et de la soustraction 
                            volontaire aux lois que l’on ne partage pas et que 
                            l’on veut éliminer. D’où la devise « no-Copyright ». Il est certain que 
                            penser à un monde futur dans lequel l’esprit de communauté 
                            rende inutile le concept même de copyright soit un 
                            belle référence pour rêver, mais il n’en reste pas 
                            moins vrai que notre tendance pragmatique nous fait 
                            choisir de faire l’effort auparavant sur les passages 
                            plus praticables, pour par la suite faire le forcing 
                            au-delà. Avec des temps et avec des modalités différents 
                            : la première phase, on se bat pour quelque chose 
                            qui change les mécanismes ne dépendant pas des relations 
                            et des personnes mais qui est effectivement compatible 
                            avec les mécanismes marchands actuellement prédominants; 
                            la seconde phase, est un pari beaucoup plus gros mais 
                            pour lequel on combat tous les jours, aussi bien avec 
                            des mots qu’avec des actes concrets : chercher à 
                            transformer la logique de domination en logique de 
                            communauté, le libre marché en libre partage, l’aliénation 
                            en participation, le fait de déléguer en fait d’agir. 
                            Nous n’en sommes vraiment qu’au tout début, mais nous 
                            vivons projetés dans le futur..." |  |  |